NON, LA MORT D’UN SOLDAT N’EST PAS UN SIMPLE ACCIDENT DU TRAVAIL
Il vient de survenir la mort du 54ème soldat français en Afghanistan depuis 2001. Un pilote et son navigateur viennent de périr dans l’accident d’un Mirage 2000 de la base de LUXEUIL, à l’occasion d’un exercice d’entraînement complexe.
Complexe comme la machinerie que constitue un avion de chasse que l’on ne mène pas sans risque au maximum de ses potentialités. La mort d’un soldat, que ce soit au combat ou que ce soit à l’entraînement, est un sacrifice au sens antique et pré-chrétien du terme. Accomplir un sacrifice, c’est étymologiquement, produire quelque chose de sacré. La mort d’un soldat est la conséquence logique et pleinement assumée mais non souhaitée de son engagement pour le drapeau qu’il sert, sous les ordres et la mission définis par les chefs qui le mènent au combat et parfois à la mort.
Ce n’est pas seulement la mort du soldat qui est sacrée, mais son engagement et toute sa vie, de même que le lien qui l’unit à ses chefs et à ses camarades d’unité et de combat, car elle sert une finalité supérieure qui est la paix et la tranquillité des citoyens du pays sous le drapeau duquel il combat. La finalité étant intrinsèquement juste, il faut qu’il y ait concordance entre la finalité affichée et la finalité réelle de la guerre, et notamment qu’il y ait une certaine proportionnalité entre les moyens de destruction employés et l’enjeu final de la guerre.
Et il faut également que l’ordre de tuer soit consubstantiellement lié au risque d’être tué soi-même, et que cet ordre soit juste et légitime. Si l’ordre n’est ni juste, ni légitime, le combattant encourt le risque d’être poursuivi pour crime de guerre et contre l’humanité. Si c’est la guerre, elle-même qui est injuste et illégitime, ce n’est plus le soldat mais c’est l’Etat du drapeau sous lequel il combat, qui risque lui-même d’être juridiquement sanctionné par les tribunaux internationaux ou par la communauté internationale des Etats.
C’est pourquoi l’état de militaire et de combattant est plus une vocation qu’un métier.
C’est pourquoi, il n’y a plus de service militaire obligatoire, mais seulement une réserve militaire volontaire.
C’est pourquoi le service des armes de son pays est le plus haut degré de la citoyenneté.
Ce n’est pas instaurer une inégalité que de dire cela, mais simplement établir une hiérarchie des valeurs, nécessaire au fonctionnement harmonieux des institutions du pays dans lequel nous vivons et que nous considérons comme « NÔTRES » par un lien fusionnel. C’est pourquoi, en tant que citoyens, nous n’avons pas seulement des DROITS mais également des DEVOIRS, et le premier devoir du citoyen est d’aimer son pays, comme il aime ses propres parents.
CV (R) Thierry GAUROY
Président du CCACR 77
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