23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 16:17

Insigne 501e RCC

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Accompagnés par leur Proviseure, Mme Marie-Martine SALLES, 44 élèves de Terminale du Lycée Galilée (Combs-la-Ville) ont visité, le mardi 22 novembre 2011, le 501e Régiment de chars de combat (1).

 

Héritier de la tradition chevaleresque et de la cavalerie lourde, le 501e RCC est la dernière grande unité de Cavalerie encore équipée de chars de combat. Appartenant à la 2e Brigade blindée d’Illkirch, le régiment est situé sur la commune de Mourmelon-le-Grand. C’est en ce lieu que, depuis le Second Empire, nos grandes unités terrestres ont pris l’habitude de venir s’entraîner. À mi-chemin entre la région parisienne et cette frontière orientale restée longtemps dangereuse, la Champagne offre effectivement ce large espace indispensable pour pouvoir faire manoeuvrer et tirer les 52 chars de combat Leclerc du 501e RCC.

 

Les élèves sont arrivés au Quartier Delestraint après un voyage d’un peu plus de deux heures. Peu familiers des véhicules blindés, ils purent d’emblée observer une impressionnante collection de chars. De l’entrée du régiment des As (2) jusqu’à sa place d'armes sont, en effet, alignés de nombreux véhicules blindés  parmi lesquels on reconnaîtra les chars B1 bis, M4 Sherman, AMM8, AMX 13, AMX 30 B1 et B2... Autant de rappels historiques qui font quasiment du 501e RCC un musée en la matière. On y trouvera même un exemplaire du célèbre char allemand Panther de la Deuxième Guerre mondiale.

 

Table-ronde.JPG

Table ronde avec l'Adjudant-chef CLANET


Après un petit déjeuner offert au foyer du régiment, le Lieutenant-colonel Bastian DUFILHOL, chef du BOI, présenta rapidement l’organisation de la journée aux élèves et à leurs accompagnateurs. L’essentiel fut rappelé dès le départ à savoir le sens de l’engagement militaire a fortiori au sein d’une unité de combat: “En s’engageant dans le métier des armes, le citoyen fait potentiellement don de sa vie à la France.” Cette phrase, les élèves de Galilée, devaient, tout au long de la journée, en retrouver le principe et la substance au travers des multiples échanges noués avec les militaires.

 

Répartis en 4 groupes, élèves et accompagnateurs allèrent à la rencontre de soldats, tous jeunes mais déjà vétérans de plusieurs OPEX. Au cours de ce premier atelier organisé à la manière d’un regard croisé, les lycéens purent questionner le Capitaine POGNON ainsi que plusieurs sous-officiers et hommes du rang sur leurs motivations et leur perception du métier et de ses risques mortels. Certaines questions amenèrent les militaires à parler de leur vie familiale, plus particulièrement de la solitude et des difficultés rencontrées au quotidien par leur épouse. Une absence de plusieurs mois fait tout reposer sur celle-ci, déstabilise les enfants, alimente l’angoisse…

 

Mais une idée élevée du service à rendre au pays et à la société, celle d'une importance accordée à la tradition (parfois confondue avec l’Histoire), le refus d’un individualisme égoïste et la recherche d’une fraternité d’armes, ont été les motivations les plus généralement exposées devant les élèves. Cependant ce qui décrirait l'essentiel de tous ces engagements au-delà de leur individualité,  serait avant tout le mot “vocation”. Tous se sont sentis “appelés”, à un moment donné, à servir le pays au prix du plus grand sacrifice s’il le fallait.

 

OECC.jpgManipulation de l'OECC: un obus de 120 mm d'un poids de 20 kg et à douille combustible


Un deuxième atelier fut consacré aux métiers proposés par le régiment à travers une présentation complète des carrières. Celle-ci ne tombant pas pour autant dans les accents d’une campagne de recrutement. À cette occasion, les lycéens purent surtout se faire une idée de la richesse d’un régiment tel que le 501. À la fois entreprise à gérer quotidiennement au sens matériel du terme, l'unité des As est aussi une communauté de vie. Autour d’un coeur de métier combattant de nombreuses spécialités viennent s’articuler, qui offrent des perspectives professionnelles à la fois militaires et civiles sur le long terme.

 

Le troisième atelier mit en avant le char AMX Leclerc dans une double présentation: statique et dynamique. Engin chenillé de combat lourd, le Leclerc déplace – lorsqu’il est équipé guerre – une masse de 56 tonnes a une vitesse impressionnante surtout en tout terrain. C’est peut-être l’aspect qui a le plus surpris les élèves, qui le voyaient pour la première fois. Mis en oeuvre par un équipage de 3 hommes seulement, le blindé Leclerc est un matériel tout droit sorti de la Guerre froide. Une époque où la France – aux côtés de l’Alliance Atlantique – se préparait à arrêter une masse de blindés adverse particulièrement importante. Emportant 40 OECC (obus explosif à charge creuse) et OFL (obus flèche) de 120 mm, 950 munitions 12,7 mm, un millier de munitions 7,62 mm, un système lance-grenades GALIX, c’est un blindé de nouvelle génération comparable au M1 Abrams américain, au Challenger 2 britannique, au Léopard  2 allemand et au Merkava israélien. Son blindage – composite de type NERA (3) - est modulaire selon les théâtres d’opérations. Capable de fortes accélérations en tout terrain afin d’éluder un tir de missile, le char est relativement silencieux pour la masse qu’il met en mouvement. Embarquant un appareillage électronique aussi complexe que "durci", le Leclerc combat de jour comme de nuit quel que soit le temps, et sa tourelle gyrostabilisée lui permet de tirer en mouvement. Le chargement des obus est automatique et s'effectue à partir d'un robot, ce qui autorise une cadence de tir à 6 obus/minute.

 

  Ce montage vidéo permettra de se représenter la vitesse de déplacement de l'AMX Leclerc, sa maniabilité en tout terrain ainsi que le fonctionnement de son armement principal et de sa conduite de tir

 

Le char Leclerc appartient à ces fleurons du savoir-faire industriel et technologique français. Il est le dernier-né d’une longue lignée d’engins qui ont fait l’histoire du régiment depuis ses origines. C’est ce que les élèves ont pu retenir lors du dernier atelier consacré à l’histoire de l’unité. La salle d’Honneur du 501e RCC est aussi un petit musée en soi. Située dans le bâtiment de l’état-major du régiment, elle retrace une évolution qui va de la première bataille de blindés de l’Histoire (Berry-au-Bac le 16 avril 1917) aux OPEX les plus récentes (4). D’abord armé de tank Schneider CA1, le 501 RAS devenu 501e RCC reçoit des chars B1 bis avant de disparaître dans la tourmente de 1940. Reconstitué au sein de ce qui allait bientôt devenir la 2e DB, réarmé en MK VI Crusader anglais puis en M4 Sherman américain, le régiment blindé revient en France à l’été 1944, libérant Paris, Strasbourg et atteignant le nid d’aigle hitlérien de Berchtesgaden en 1945. Les vitrines de la salle d’Honneur font ainsi revivre cette riche histoire qui voit aujourd’hui les tankistes du 501 partir en Afghanistan sans leur char Leclerc, mais dans le cadre de missions d’escorte des convois ou de formation de militaires afghans (5).

 

Au terme de cette riche journée, le Colonel Georges REICHERT, Chef de corps du régiment, vint saluer les organisateurs et les élèves du Lycée Galilée. Autour d’un pot, les différents acteurs de la communauté éducative et de la communauté militaire purent ainsi échanger une dernière fois leurs (très bonnes) impressions. Dépaysement particulièrement instructif jusque dans le déjeuner où beaucoup découvrirent avec plaisir les rations individuelles de combat (type OTAN); immersion dans un univers qui laissa des regrets à bien des élèves au moment du départ, cette visite du 501e RCC permit d’illustrer - à défaut d’en tracer le contour d'ensemble - un aspect essentiel du lien entre la Nation et son Armée.

 

Le Lycée Galilée remercie vivement le Colonel REICHERT, le Lieutenant-colonel DUFILHOL et l’Adjudant-chef Thierry CLANET, ainsi que les sous-officiers et soldats, qui ont rendu possible cette rencontre de qualité.

 

Juliette.JPG

Sebastian

(1) Faisaient également partie du voyage l’Enseignant Défense; M. Denis DIMART, Professeur de SES; Melle Aurore GILLET, Professeur d’Anglais; Mme Laurence DELY, infirmière et M. Jean-Paul GAUDISSON, Agent technique principal en charge de la couverture photographique de l’action pédagogique.

(2) L’unité est ainsi appelée non pas en fonction de la figure du jeu de cartes, mais du fait de sa désignation d’origine dès 1918: 501e régiment d’Artillerie Spéciale (501 RAS).

(3) Non Explosive Reactive Armor.

(4) Parmi lesquelles les plus importantes ont été la Bosnie, le Liban et l'Afghanistan.

(5) Les Operational Mentoring Liaison Teams (OMLT) désignent de petites unités en charge de l’instruction, de la formation et de l’accompagnement tactique d’unités de l’Armée Nationale Afghane (ANA). Les OMLT du 501e RCC sont félinisées mais les nouveaux équipements n’ont pu être présentés aux élèves.

 

Dejeuner.JPGUn grand moment: la découverte des rations de combat

 

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commentaires

O
J'ai eu l'occasion de servir dans ce régiment d'élite alors qu'il était à Rambouillet.J'y fus de novembre 1962 à février 1964,j'étais au 2éme escadron sous les ordres du Capitaine GOUTTENOIRE et du Lieutenant LAFILLE,ce fut de trés bons souvenir qui resteront encrés dans ma mémoire.
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O
J'apprécie beaucoup la visite qui a pu être faite en ses lieux.Je fus de novembre 1962 à février 1964 incorporé dans ce régiment d'élite au 2émé escadron commandé par le Capitaine Gouttenoire et le Lieutenant Lafille au peloton avec l'Adjudant Charlot alors que ce régiment était encore à RAMBOUILLET,j'ai été copilote de char Patton lors du défilé du 14 juillet 1963 à Paris.Je me rappelle du Colonel LALO et du Lieutenant Colonel FOURNIER qui ont commandé ce régiment.Je n'ai que d'excellent souvenir de ce régiment.Un ancien de la 62-2C.
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A
<br /> Franchement je pensais pas que c’était possible de faire ce genre de truc à l’école….. ils ont l'air heureux en<br /> plus!! épatant! surprenant! dépotant!<br />
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E
<br /> Trés belle visite que vous avez pu faire là !<br /> <br /> <br /> Un ancien Dragon. <br />
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V
<br /> j'aurais bien aimé faire ce genre de chose quand j'étais a l'école (soupir!). la chance!<br />
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