13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 09:09
MARDI 14 JUILLET 2009


    Le 14 juillet que nous nous apprêtons à fêter demain, est notre fête nationale. Ce concept de fête nationale est récent à l’échelle historique. Il remonte au XIXe siècle qui fut le siècle de l’affirmation des nations et des nationalismes en Europe. La date du 14 juillet renvoie d’abord à l’un des événements fondateurs de la Révolution française, celui du 14 juillet 1789. Ce jour qui voit la prise de la Bastille par le peuple de Paris met un terme à la monarchie absolue.

    Le symbole est si fort qu’il est commémoré l’année suivante lors de la Fête de la Fédération. L’unité et la réconciliation de la Nation française est célébrée en présence des représentants des 83 départements, d’une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes et du Roi Louis XVI en personne qui, pour l’occasion, jure fidélité à la toute nouvelle Constitution.

    Par la suite, guerres civile comme étrangère, changements de régime et instabilité politique font tomber dans l’oubli le 14 juillet. Il faut attendre l’avènement et la consolidation de la IIIe République dans le deuxième XIXe siècle, et l’initiative du député Benjamin Raspail, le 21 mai 1880, pour voir institué le 14 juillet comme fête nationale annuelle. Il s’agit, cependant, de la commémoration du 14 juillet 1790 - symbole d’unité - à laquelle il est fait référence, et non à celle du 14 juillet 1789 davantage synonyme de troubles.


    Le 14 juillet devient, donc, notre fête nationale à partir de la fin du XIXe siècle. Le jour est férié et chômé. Il reste jusqu'à nos jours marqué par diverses manifestations festives dont les traditionnels bals populaires et feux d’articifices. Mais le 14 juillet est, surtout, le jour de l’année où les forces armées, grandes écoles militaires en tête, défilent devant la Nation. L’institution de manifestations militaires remontent également à 1880, date à laquelle la République désire montrer la renaissance militaire de notre pays humilié par la défaite de 1870 face aux Prussiens.

    Se produisant dans un premier temps sur l’hippodrome de Longchamp, ayant connu des manifestations à Vincennes puis dans Paris - entre les places de la Bastille et de la République -, le défilé militaire s’est finalement installé sur les Champs-Élysées à partir des années 1980. Largement médiatisé dès 8.40 du matin, il a, ces dernières années, fait une place d'honneur à des troupes étrangères (Allemands, Marocains, Américains, Brésiliens, armées de l’UE). Demain, c’est l’armée indienne qui sera l’invitée du défilé.


    La soirée de ce 14 juillet 2009 sera marquée par l’émission de Michel Drucker “Au coeur de l’Armée de Terre” sur France 2. De Kaboul au Tchad en passant par diverses bases militaires – dont le CENZUB (camp de Sissonne) – l’animateur, entouré de personnalités politiques comme du monde du spectacle, rendra hommage aux hommes et aux femmes de l’Armée de Terre. Présentée comme un documentaire, l’émission sera diffusée à partir de 20.35.

    Pour finir, rien de tel que l’été et les vacances pour redécouvrir le chemin des expositions. Au programme, celle intitulée “La Guerre sans dentelles”, dont le Commissaire est Laurent Gervereau, spécialiste de l’analyse de films et de photographies en Histoire. Cette exposition entend faire réfléchir sur les représentations de la guerre souvent situées à la croisée du témoignage, du symbole et de la propagande. Le choix du château de Versailles n’est, ainsi, pas un hasard. C’est au lendemain de la Révolution, en 1837, que le Roi Louis-Philippe décide la création d’un musée dédié à l’Histoire de France. En 33 tableaux représentant 33 batailles victorieuses – de Tolbiac (492) à Wagram (1809) -, le souverain cherche à donner une représentation officielle et glorieuse de l’Histoire de France. C’est la fameuse Galerie des batailles.


    À cette vision officielle et lisse de notre histoire militaire, l’Historien Laurent Gervereau propose d’y associer d’autres grands symboles de la photographie de guerre contemporaine. L’objectif étant d’associer à chaque tableau une photographie choc destinée à faire redécouvrir les “codes” de l’image représentée ou saisie. Ce regard croisé devant, à son tour, amener à la compréhension des réalités de la guerre. À découvrir, donc, jusqu’au 6 septembre 2009 dans la Galerie des batailles du château de Versailles.
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