10 avril 2008 4 10 /04 /avril /2008 17:56
L’action sociale de l’Armée française en Algérie

Le Général Maurice FAIVRE durant sa conférence du samedi 5 avril 2008

    Officier de carrière et acteur de la Guerre d’Algérie, qu’il fit en tant que Capitaine, le Général (2S) Maurice FAIVRE est aussi un homme de Lettres et un Historien dont nous avons déjà présenté les principaux travaux.

    Grand connaisseur de l’Algérie française, sa maîtrise des fonds d’archives sur la question lui a valu, à plusieurs reprises, d’être chargé par le Gouvernement français de missions d’expertise.

    Mais Maurice FAIVRE c’est aussi une sensibilité et une humanité touchées au plus profond par les événements de cette période. Des événements qu’il n’a cessé, avec le temps, de vouloir dire et écrire. Ses travaux, d’une rigueur historique remarquable, contredisent bien des idées reçues sur la Guerre d’Algérie, sans avoir pour autant la reconnaissance et la portée médiatiques de ces dernières.

    La Maison du Combattant et du Citoyen présente le compte rendu de sa conférence réalisée le samedi 5 avril dernier à
Combs-la-Ville.

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commentaires

M
Primo. Il est certain que le gouvernement était pressé de se débarrasser du boulet algérien, et que de Gaulle ne souhaitait pas un afflux d'immigrés dans sa commune qui serait devenue Colombey-les- deux mosquées. Il reste que le gouvernement s'est rendu coupable de non-assistance à personne en danger de mort.Secundo. Il a été beaucoup fait, de façon parfois désordonnée, pour l'intégration des harkis, en particulier par la Commission Barbeau  (1975), les plans Benassayag ( 1984), Santini (1987), Romani (1994), Montchovet (1999) et Raffarin (2004).  Certains ont réussi et sont parfaitement intégrés. D'autres ont eu des retards scolaires et des difficultés d'emploi.C'est eux qu'il faut aider maintenant. Un nouveau plan est mis en oeuvre.Maurice Faivre.
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A
Au vue de vos commentaires, et du contexte politique de l'époque, j'ose présumer que l'opinion publique aurait pu désapprouver une telle décision relativisant l'annonce des accords d'Evian( Les métropolitains ayant hâte de ne plus avoir de compte à rendre à l'Algérie indépendante). Il est possible qu'il s'agisse là d'une preuve supplémentaire de la volontée du gouvernement en place de régler au plus vite la question Algeriènne. D'aucuns affirment également que le gouvernement souhaitait éviter un flux migrant massif de musulmans Algériens, potentiel de tensions communautaires" . Il apparait notoire aujourd'hui que ces désengagements apparement exessifs de la France ont eu des conséquences inconsidérées, tout au moins mal estimées, sans quoi, je pense que le rappatriement des moghaznis à tout le moins (suggeré pourtant officieusement par Pierre Messmer en 1962) aurait été envisagé.Pensez vous par ailleurs, que la France effectue un changement de position sur la question des harkis depuis la loi du 23 février 2005 stipulant que les harkis sont placés sous la protection de l'Etat et fixant les conditions d'indemnisation en reconnaissance aux services rendus et "aux souffrances endurées par eux? Si oui, qui est à l'origine de cette reconaissance? pourquoi aujourd'hui, presque 50 ans plus tard?Merci de m'avoir instruit par vos explications préçises.
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S
L'erreur fondamentale du gouvernement français a été de croire l'autre partie et de ne pas avoir envisager et préparer le pire car "commander c'est prévoir". Pourquoi ? Je laisse les historiens expliquer. Il est dommage que l'armée n'est pas eu, dés le début la mission de protéger, fusse, par la force les harkis et leur famille, de prévoir et d'organiser un plan de rapatriement général des harkis en cas de menace grave...Le rapport de force était encore du côté français.
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M
L'armée française (Terre, Air, Mer, Gendarmes) en juillet 1962 comptait encore 360.000 hommes en Algérie, alors que l'ALN ne dépassait pas 40.000 djounouds, profondément divisés entre partisans de Ben Bella et de Ben Khedda (sans compter les wilayas dissidentes et l'Exécutif provisoire). Il aurait donc été possible de recueillir de nombreux harkis. On n'a rapatrié avant le 1er juillet que ceux qui  s'estimaient menacés ( 10.000 personnes avec les familles). Les mémoires de Messmer et de l'ambassadeur Jeanneney montrent que le  gouvernement s'y est opposé, ne voulant pas "recommencer la guerre". Il a fallu attendre la décision Pompidou du 19 septembre pour qu'on  décide de rapatrier les harkis réfugiés dans des camps d'accueil. Mais c'était trop tard, le massacre en avait tué plus de 50.000. On a continué entre temps à rapatrier l'armée française, qui ne comptait plus que 160.000 h. en janvier 1963. Le sort des harkis avait en fait été scellé à Bâle en novembre 1961, où les délégués du FLN ont promis qu'il n'y aurait pas de représailles (promesse verbale!). Joxe en a conclu qu'on pouvait maintenir les supplétifs en Algérie. Le rapport Massenet qui préconisait des rapatriements massifs a donc été rejeté par le Conseil des ministres en avril 1962. Ensuite Joxe et Messmer ont interdit le 12 mai que les officiers prennent des initiatives de rapatriement, décision confirmée par le général de Gaulle. Il y a donc bien eu volonté politique d'abandon. Heureusement certains officiers n'ont pas respecté cette consigne, et pour finir 21.600 harkis ont été rapatriés (66.000 avec les familles), soit 14% des effectifs réalisés en mars 1961.Maurice Faivre, historien.
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A
Bonjour, Je m'interroge sur l'opinion du Général FAIVRE concernant le retrait des troupes francaises d' Algérie après la signature de l'indépendance. Selon vous, quelle eut été la décision à prendre pour éviter les conséquences tristement connues aujourd'hui sur la population harki? Eut-il fallut maintenir temporairement une partie des troupes dans la région ? Les conséquences n'en auraient-elles pas été d'autant plus graves?
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