7 mai 2009 4 07 /05 /mai /2009 07:56
LE UNITED STATES MARINE CORPS DÉBARQUE À VINCENNES LE MARDI 26 MAI 2009

   
    Dans un pays qui le dispute au plan des valeurs universelles avec les États-Unis, et dont un certain anti-américanisme viscéral demeure regrettable, la manifestation est suffisamment rare et prestigieuse pour que le blog “Défense et Démocratie” s’en fasse l’écho (1).


    Le mardi 26 mai prochain se tiendra une rencontre musicale franco-américaine de 18.30 à 20.30 au Château de Vincennes (métro Château de Vincennes). La date n’est pas choisie au hasard. Elle correspond au dernier jour de la bataille du Bois Belleau, en 1918, qui eut lieu non loin de la ville de Château-Thierry. Une bataille qui correspondit au premier grand engagement américain de la Première Guerre mondiale en France, et au cours de laquelle la Brigade du US Marine Corps tint en échec l’armée allemande pendant plusieurs semaines. Les US Marines y gagnèrent une réputation de courage et de tenacité, ainsi que le surnom de “Teufelhund” - “chiens de l’enfer” - de la part des Allemands (2).

Engagement du Bois Belleau entre Marines américains et soldats allemands d'après le peintre Georges SCOTT (1873-1943)
   
    Près de 8000 soldats américains tombèrent au cours de cet engagement en terre française. Au même titre que le 6 juin - une guerre mondiale plus tard - le 26 juin est donc un jour de commémoration, mais également un symbole de l’amitié franco-américaine. Pour l’occasion, une rencontre de formations musicales militaires prestigieuses sera organisée dans l’enceinte chargée d’Histoire du Château de Vincennes.

Le Drum and Bugle Corps
   
    Deux unités de parade de l’USMC seront présentes: la fanfare du Corps des Marines ou Drum and Bugle Corps (vestes rouges), et le Silent Drill Platoon (vestes noires). Cette dernière unité est une garde d’honneur spécialisée dans une chorégraphie de fusils (avec baïonnettes) d’une précision spectaculaire. Si l’Army, l’Air Force et la Navy disposent chacune d’une unité similaire, celle du corps des Marines est la plus connue dans le monde.



    Aux côtés des US Marines, se trouveront la Musique principale de l’Armée de Terre, la Fanfare à cheval de la Garde républicaine et le Bagad de Lann-Bihoué. 230 musiciens militaires seront présents au total, ce qui promet un spectacle haut en couleurs et en notes! L’Enseignant Défense invite vivement les parents, les élèves, ainsi que nos autres lecteurs, à venir assister à cette manifestation exceptionnelle et prestigieuse de l’amitié franco-américaine, qui est aussi une occasion festive de réaffirmer le lien entre nos forces armées et la nation (3).

Musique principale de l'Armée de Terre

PROGRAMME DE LA MANIFESTATION


17.30 – Défilé des formations militaires dans les rues de Vincennes
18.30 – Concert du Drum and Bugle Corps
19.05 – Concert de la Musique principale de l’Armée de Terre
19.25 – Démonstration du Silent Drill Platoon
19.45 – Concert du Bagad de Lann-Bihoué
20.05 – Concert de la Fanfare à cheval de la Garde républicaine
20.25 – Spectacle final

Fanfare à cheval de la Garde républicaine aux Invalides

(1) Consulter également le site du Service Historique de la Défense.
(2) Écouter le thème de l'USMC - "From the Halls of Montezuma". Écouter la marche de l'USMC - "Semper fidelis".
(3) Le spectacle est entièrement gratuit.

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4 mai 2009 1 04 /05 /mai /2009 07:09
JOURNÉE NATIONALE DU RÉSERVISTE 2009

   
Le 8 mai - jour de la commémoration de la fin de la Deuxième Guerre mondiale en Europe - est également la Journée Nationale du Réserviste (JNR). Pour l’occasion le Lycée Galilée accueillera la veille, le jeudi 7, Monsieur le Préfet de Seine-et-Marne Michel GUILLOT. Ce dernier sera accompagné de la plus haute autorité militaire régionale et départementale, ainsi que de Monsieur le Député Maire de Combs-la-Ville Guy GEOFFROY.

PROGRAMME DE LA MANIFESTATION

14.30 – Conférence sur le thème “La Réserve opérationnelle et la Réserve citoyenne” par le Général DARY, Officier Général de Zone de Défense (OGZD) et Gouverneur militaire de Paris, et le Colonel FRANCOIS, Commandant la Délégation Militaire Départementale de Seine-et-Marne (DMD 77)

15.45 – Intervention du Capitaine de vaisseau Thierry GAUROY, Président du Comité de coordination des Réservistes de Seine-et-Marne

15.50 – Arrivée de Monsieur le Préfet de Seine-et-Marne et des personnalités officielles

16.30 – Cocktail


Les élèves des classes de Terminale S 2 et de 1ère ES 1 de M. NGUYEN – l’Enseignant relais Défense du Lycée Galilée – ainsi que ceux de la classe de Terminale STG 2 accueilleront l’ensemble de ces personnalités et assisteront aux discours ainsi qu’à la remise d’un DVD par le Préfet.

Seront également présents des personnalités de la Maison du Combattant et du Citoyen dont le Président, le Général (2S) AUZANNEAU et Madame LARCADE, conservatrice du musée de l’association.

Au-delà de ces journées des 7 et 8 mai, l'Enseignant Défense, M. NGUYEN, invite les élèves de Terminale à se renseigner sur les carrières de réservistes dans les Armées de Terre-Air-Mer, voire à rejoindre la Réserve opérationnelle. Le service militaire ayant été suspendu, la réserve peut offrir une expérience militaire inédite d’une soixantaine de jours par an seulement. Le réserviste reste un civil, et continue ses études ou sa carrière professionnelle normalement. À ceux qu’intéresse une éventuelle carrière dans l’active, la réserve peut-être aussi l’occasion de se confronter aux réalités de la vie militaire, et de voir préalablement si cela convient dans la perspective d’un métier futur.

Pour finir, les auteurs du blog tiennent à exprimer tout l’honneur qui leur est fait au travers de la manifestation du 7 mai prochain. Alors que l’Esprit de Défense réinvestit de manière forte et dynamique les établissements scolaires, qu’il est désormais possible d’avouer sa fierté du drapeau et de son Histoire, cette Journée Nationale du Réserviste 2009 marquera la reconnaissance du travail que nous menons depuis plusieurs années au sein du Lycée Galilée.

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20 avril 2009 1 20 /04 /avril /2009 18:14
    Aux élèves de Terminale - mais également à celles et ceux en recherche d'une réorientation - la Défense nationale propose 4782 stages du niveau de la classe de 3e à celui de bac + 2. Un très large éventail de formations est proposé par région et par département. N'hésitez pas à vous rendre sur le lien stages.defense.gouv.fr à consulter également le catalogue des stages armée-jeunesse 2009.

  
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4 avril 2009 6 04 /04 /avril /2009 12:01
L'OTAN A 60 ANS


    L’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est une organisation à la fois politique et militaire, destinée à l’origine à défendre l’Europe occidentale face à l’Union soviétique. Elle fut créée par le traité de Washington, signé le 4 avril 1949 entre les États-Unis, la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas, le Royaume-Uni, le Danemark, l’Italie, l’Islande, la Norvège, le Portugal mais aussi le Canada.

    Les multiples vetos soviétiques paralysant le Conseil de Sécurité de l’ONU, la faiblesse militaire des pays européens, la violence des tensions liées à la Guerre froide en Europe (crise de Berlin, coup de Prague), amènent les Européens à s’unir pour se protéger. Le 17 mars 1948, une première alliance militaire est ainsi conclue entre la Belgique, la France, le Luxembourg, les Pays-Bas et le Royaume-Uni, c’est le traité de Bruxelles. Ces cinq pays signataires devaient, l’année suivante, constituer le noyau du traité de Washington. Le traité de Bruxelles a donc préfiguré la naissance de l’OTAN.

    L’événement est de grande portée car il exprime le renoncement des Etats-Unis à une tradition politique d’isolationnisme ; ces derniers acceptant de se lier de manière permanente à des États européens au sein d’une alliance. Par ailleurs, la clé de voûte de l’alliance militaire est l’article V du traité qui prévoit l’entrée en guerre de tous les États membres en cas d’agression d’un des leurs (1).

    Très rapidement, l’organisation s’élargit. En 1952, y entrent la Grèce et la Turquie, suivies par l’Allemagne en 1955 et l’Espagne en 1982. L’évolution la plus spectaculaire fut, cependant, l’entrée rapide dans l’OTAN de pays anciennement communistes au lendemain de la fin de la Guerre froide. Si, pour ces pays, l’adhésion à la Communauté Économique Européenne (CEE) – et par la suite à l’UE - apparaissait comme une garantie de développement économique, l’adhésion à l’OTAN, elle, signifiait une garantie de sécurité. En 1999, la Hongrie, la République Tchèque et la Pologne deviennent membre de l’Alliance atlantique. Mais le 29 mars 2004, ce sont l’Estonie, la Lettonie, la Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie qui, à leur tour, entrent dans l’OTAN. Rappelons que les États baltes étaient, auparavant, d’anciennes républiques soviétiques ! Avec l’entrée  en son sein de l’Albanie et de la Croatie, le 1er avril 2009, l’OTAN compte aujourd’hui 28 États membres.



    La double structure de l’organisation donne la primauté à la structure politique, dont l’organe de décision le plus important est le Conseil de l’Atlantique Nord. La France qui a été l’un des États fondateurs et signataires des traités de Bruxelles et de Washington, est toujours restée présente dans ce Conseil de l’Atlantique Nord. C’est également à Paris que se fixera le siège de l’Organisation atlantique jusqu’en 1966, date à laquelle la France se retire du Commandement militaire intégré. Depuis, le siège politique de l’OTAN est installé à Bruxelles, alors que sa structure militaire (Supreme Headquarters Allied Powers in Europe ou SHAPE) est établie à Mons (Belgique). Désirant préserver l’indépendance militaire de notre pays, au moment où celui-ci se donne une doctrine en matière de dissuasion nucléaire, ayant toujours conçu de la méfiance à l’endroit des États-Unis, le Président Charles de Gaulle décide, en effet, de retirer la France de l’organisation militaire intégrée le 7 mars 1966.

    C’est sur ce retrait que revient très symboliquement aujourd’hui le Président Nicolas Sarkozy à l’occasion du 24e sommet de l’OTAN. Ce sommet qui se tient à la fois à Baden-Baden, Kehl et Strasbourg correspond, également, au 60e anniversaire de l’Alliance atlantique. Cette décision se justifie par les bouleversements mondiaux qui ont vu la Guerre froide s’achever et un nouveau désordre mondial s’imposer, dont la guerre en Afghanistan est un épiphénomène. Engagées dans des opérations sous mandat de l’ONU, nos forces armées le sont également sous mandat de l’OTAN, notamment en Afghanistan. 4e contributeur de l’OTAN en termes financier et humain, connaissant des pertes militaires croissantes en Afghanistan, il était de plus en plus difficile pour notre pays de rester en dehors de la structure militaire intégrée de l’Alliance. En effet, notre absence du Commandement militaire intégré a pour conséquence de nous priver de tout droit de regard dans la définition de missions où, pourtant, nos soldats sont engagés.


Snipers français en Afghanistan
   
    Rompant avec la tradition gaullienne d’indépendance vis-à-vis des États-Unis, notre retour dans le Commandement militaire intégré ne signifie pas pour autant une inféodation à Washington contrairement à ce que laissent entendre certaines critiques aussi bien à gauche qu'à droite. D’abord parce que la France garde son entière indépendance en ce qui concerne sa dissuasion nucléaire. Ensuite, parce que le rapport de force entre les États-Unis et les Européens au sein de l’OTAN est en train de changer. Lors du dernier sommet de l’Alliance à Bucarest (2008), c’est la ligne européenne (dont celle de la France) qui l’a emporté sur la question de l’adhésion de la Géorgie et de l’Ukraine, et non la ligne de Washington. C’est la preuve qu’au sein du Conseil de l’Atlantique Nord, sans notre accord les États-Unis ne peuvent imposer leur point de vue. Dans cette veine, Nicolas Sarkozy a affiché son intention de faire évoluer l’OTAN davantage vers une défense européenne, plutôt que vers une gestion de crises à l’échelle régionale ou mondiale, chose normalement dévolue à l’ONU et vers laquelle tendraient les Américains.

    Toujours est-il que ce retour de la France dans la structure militaire intégrée de l’OTAN se réalise sur fond de crise afghane, et que l’OTAN ne pourra pas faire l’économie dans un future proche d’une véritable rénovation doctrinale. À 60 ans, l’Alliance atlantique a, en effet, perdu son adversaire d’origine (l’URSS et le Pacte de Varsovie), et doit désormais justifier des missions de guerre très loin de l’Europe. Derrière cette rénovation, c’est la légitimité de l’organisation qui se pose, ainsi que la capacité des Européens à prendre en main leur propre sécurité collective.

(1) Les États-Unis ont invoqué cet article au lendemain des attentats du 11 septembre 2001 afin de justifier la guerre contre les Talibans.

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15 mars 2009 7 15 /03 /mars /2009 14:49
UN CAPORAL DU 27ème BCA TUÉ EN AFGHANISTAN

ARTICLE REPRIS DANS SECRET DEFENSE DU SAMEDI 14 MARS 2009



    "Un caporal du 27e Bataillon de chasseurs alpins* a été tué ce soir en Afghanistan (18 heures locales, 15 h30 heure française), apprend-t-on auprès de l'État-major des armées. Il s'agit du conducteur d'un VAB dont le véhicule a été touché par une roquette antichar (RPG), après la tombée de la nuit. Depuis ce matin, une opération militaire avait lieu dans la vallée d'Alassaï, dans le district de la Kapissa. Un bataillon de l'armée afghane, soutenu par des éléments français et l'aviation américaine, était engagé contre les insurgés. Une demi-douzaine de soldats afghans ont été blessés, ainsi qu'un autre soldat français. Ce nouveau décès porte à 27 le nombre de soldats français morts en Afghanistan depuis 2002 (voir le site de l'Etat-major des armées).

    Voici la liste des unités qui ont perdu des hommes sur ce théâtre : 8e RPIMa (8), 1er RPIMa (4), Commandos-Marine (2), 3e régiment de hussards (2), 2e Régiment étranger d'infanterie (1), 2e REP (1), 17e régiment de génie parachutiste (1), Commando parachutiste de l'air n°10 (1), 1er régiment de chasseurs parachutistes (1), 1er régiment de hussards parachutistes (1), 13e Bataillon de chasseurs alpins (1), 27e bataillon de chasseurs alpins (1), Régiment de Marche du Tchad (1), 35e Régiment d'artillerie parachutiste (1), 3e Régiment du Génie (1).

    Au total, la brigade parachutiste est la plus touchée avec 13 morts, puis le COS (7)."

Jean-Dominique MERCHET

* Le Caporal Nicolas Belda, 23 ans.
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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 11:42
DÉFENSE ET ÉDUCATION

   
    Le mercredi 8 avril 2009 se tiendra à l’Université de Paris-Dauphine un forum dont l’objet sera : « S’engager pour des valeurs et les transmettre. » Ce forum sera organisé par les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de la Défense et par le Secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens combattants.

    Quelle est aujourd'hui la place de la réserve dans l'organisation de défense ? Quel rôle peuvent jouer les enseignants dans la politique de mémoire ? Quelles valeurs fondent aujourd'hui notre vivre ensemble, comment les transmettre aux jeunes ? Ces questions constitueront la trame de cette journée de réflexion adressée en priorité aux réservistes de la communauté éducative (mais non exclusivement). Elle préparera la Journée nationale du Réserviste du 8 mai 2009.

    Les évolutions économiques contemporaines, leurs conséquences sociales et culturelles, la nature des menaces extérieures comme intérieures, l’ensemble étant décliné sous le signe de la mondialisation, nous obligent à réfléchir avec acuité sur les enjeux essentiels de notre cohésion nationale. Une réflexion sur les valeurs de Nation et de Citoyenneté non pas fermée, mais qui doit demeurer plus que jamais ouverte afin de les VIVIFIER dans un environnement européen et mondial.

    Notre sécurité repose sur la capacité de NOTRE SOCIÉTÉ à comprendre le bien fondé à soutenir intellectuellement, moralement, économiquement, si ce n’est physiquement, une DÉFENSE NATIONALE et EUROPÉENNE. Il ne sert à rien de deviser sur un quelconque droit international – qui permettrait la pacification du monde - s’il n’existe une épée pour le faire respecter.

    Les Armées ne peuvent, cependant à elles seules, ni incarner, ni faire comprendre cette tâche désormais GLOBALE qu’est la défense du pays. Le sens du forum à venir, comme celui de la prochaine Journée du Réserviste, est de diffuser ce nécessaire esprit de défense au sein de la société. Les enseignants, ici, sont en ligne juste derrière les familles.

    Pendant trop longtemps, l’Éducation nationale s’est définie en dehors de cette problématique, affichant une conception éducative qu’elle voulait fondamentalement opposé au modèle éducatif militaire. Elle oubliait ainsi l’histoire de ses origines, se réfugiant derrière une "Éducation civique" dont le discours normatif était inadapté à la réalité vécue des élèves, allant jusqu'à se fourvoyer sur des chemins idéologiques lui faisant confondre l’intérêt supérieur du pays avec celui de partis politiques.

    Aujourd’hui, les temps changent et avec eux les regards. Il n’y a plus de honte à s’intéresser aux choses de la Défense au sein de l’École, et les demandes politique comme sociale sont fortes. Reste seulement à trouver en plus grand nombre celles et ceux qui sauront expliquer et faire vivre cet esprit de Défense. Il n’est pas rare de rencontrer aujourd’hui des professeurs réservistes (1).

    Pour avoir servi, lui-même, comme officier au sein de la Réserve opérationnelle de l’Armée de Terre, l’auteur de ce blog invite ses collègues enseignants des collèges et du lycée de Combs-la-Ville à venir s’inscrire au forum du 8 avril prochain (2). À l’occasion des portes ouvertes du lycée Galilée – le samedi 28 mars 2009 -, l’Enseignant Défense du lycée Galilée tiendra un point d’information avec la Maison du Combattant et du Citoyen et le CIRAT de Melun.


Stage d'Élève Officier de Réserve au IVe Bataillon de l'École Spéciale Militaire de Saint Cyr Coëtquidan. Promotion "Opération Castor", juillet 2005

(1) Les élèves peuvent également servir dans la Réserve opérationnelle à partir de 18 ans.
(2) Inscriptions - dmpa-sdace-bap@sga.defense.gouv.fr
Préciser les nom, prénom, adresse postale, et profession exercée. Si le demandeur est réserviste indiquer armée d'appartenance (Terre, Air, Mer).
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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 10:04
LA LOGISTIQUE NAVALE: UNE FAIBLESSE FRANCAISE

Le porte-avions à propulsion nucléaire Charles-de-Gaulle en 2000

    Une flotte de combat n’évolue jamais seule, qui plus est une flotte de combat moderne ayant la prétention de développer une capacité aéronavale comme c’est le cas de la Marine nationale. Derrière chaque bâtiment de guerre, quel qu’il soit, se trouve des flux de carburants, de munitions, de pièces de rechange et de matériels divers. Se trouve aussi toute une administration à la mer comme à terre en charge de la gestion de ce matériel et du personnel. C’est cet ensemble d’activités très éparses, très variées, toujours fluides et dynamiques que l’on appelle la LOGISTIQUE.

    Certes, dans les Armées de Terre et de l’Air la logistique est également bien présente, surtout à l’ère de la numérisation. Cependant, ce qui fonde l’existence de toute marine c’est la mer, dont aucun véhicule ne peut s’affranchir des caractères géographiques ni physiques. Un bateau est avant un flotteur se trouvant en permanence à la mer. Cette caractéristique le distingue des véhicules terrestre et aérien qui ne nécessitent pas la même disponibilité.

    Partant de cette spécificité, un bâtiment – plus particulièrement militaire - est, dès son origine, un objet situé au cœur de flux logistiques. En permanence à la mer, il doit être endurant et capable de s’auto-réparer, capable également d’offrir à son équipage les services qui permettent une vie possible sur une certaine durée. Inutile de dire ce que la propulsion nucléaire - à ne pas confondre avec les capacités de frappe nucléaire de certains bâtiments – a pu apporter à la durée de navigation et au confort des équipages. Tributaire d’une logistique complexe en soi, un bâtiment de guerre est aussi investit de fonctions logistiques directes ou indirectes permanentes. En effet, soit il transporte du matériel et des troupes, soit par ses fonctions de combat, il permet que ce transport – ou celui de marchandises - se réalise.


Le BAP Jules Verne A 620 à Toulon le 5 octobre 2001 (source photographique: Jean-Michel Roche, www.netmarine.net)

    L’existence d’une flotte logistique ou Train d’Escadre est, donc, ce qui autorise le déploiement d’une véritable marine océanique encore aujourd’hui. Si l’avion permet le transport rapide à l’échelle mondiale de certaines pièces détachées, voire de personnel, rien ne peut remplacer de nos jours l’existence d’une flotte de soutien et de points d’appui pour assurer la logistique correcte d’une Task Force éloignée de sa métropole. Cette flotte de soutien, composée de navires ateliers, de pétroliers ravitailleurs, de navires magasins, de navires hôpitaux, constitue l’allonge de la Flotte de combat.

    Malheureusement l’actualité vient illustrer cette faiblesse de la flotte logistique française, historiquement négligée et sacrifiée au détriment des bâtiments de combat. Non qu’il faille confondre la fin et les moyens, mais Américains et Britanniques ont su par le présent comme par le passé nous montrer à quel point une Marine ne pouvait prétendre à la domination des mers – ou à la dissuasion de nos jours - sans le développement d’une deuxième marine de guerre que ce soit le Military Sealift Command ou la Royal Fleet Auxiliary.

    Alors que notre pays témoigne de sa volonté de se doter d’une capacité aéronavale coûteuse, faisant du porte-avions Charles-de-Gaulle un véritable outil de « diplomatie navale », voilà que la faiblesse des crédits budgétaires oblige à désarmer deux grands navires du soutien logistique : le BAP Jules Verne et le BSM Loire (1). Certes, ces bâtiments sont vieux : la Loire ayant été admise au service actif en 1967 et le Jules Verne en 1976. Il faut savoir que la durée de vie moyenne d’un navire est d’une trentaine d’années.


Le BSM Loire A 615 à Brest le 20 janvier 2003 (source photographique: Yannick Le Bris, www.netmarine.net)

    Cependant, ces deux bâtiments de soutien sont retirés au moment où leurs remplaçants connaissent de sensibles retards dans leur mise en chantier. Ainsi, les quatre bâtiments logistiques prévus n’entreront en service qu’en 2014/2015. En d’autres termes, la logistique opérationnelle de la Royale connaît un « trou », ce qui affaibli ses capacités au moment où la guerre en Afghanistan et la lutte contre la piraterie s’intensifient, où le rythme des OPEX ne faiblit pas.

    À cette situation, ajoutons que pour assurer une véritable dissuasion – dans un monde plus que jamais dangereux -, la présence PERMANENTE d’un groupe aéronaval à la mer est indispensable, ce qui signifie l'existence d’au moins un deuxième porte-avions. Si moderne soit-il, le porte-avions Charles-de-Gaulle ne suffira pas, à lui seul, à donner à la France les moyens de ses ambitions. Ajouté à la faiblesse structurelle de notre flotte logistique, cela rend encore plus illisible et incohérent notre effort naval.

(1) Bâtiment Atelier Polyvalent et Bâtiment de Soutien Mobile.

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 10:57
Le Général Petraeus en réunion de travail à Paris (source photographique: Ministère de la Défense nationale)

    Actualité chargée sur le front de la contre-insurrection avec le passage du Général David H. PETRAEUS à Paris lundi 9 et mardi 10 février. Celui-ci a été reçu par le Ministre de la Défense, Hervé Morin, à l’Hôtel de Brienne dès son arrivée. Au menu des discussions figuraient la stratégie des États-Unis en Afghanistan, et la coopération UE-États-Unis en matière de lutte contre la piraterie. Officiellement, le général américain n’était pas venu pour négocier l’envoi de renforts français en Afghanistan, mais officiellement seulement…

    Commandant le CENTCOM, c’est-à-dire le grand commandement régional américain en charge du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, le Général PETRAEUS a commandé les forces de la coalition en Irak de l’hiver 2007 à l’été 2008. Théoricien et praticien de la doctrine de contre-insurrection américaine ou COIN (1) – largement inspiré de la réflexion du Français David Galula -, PETRAEUS a mené avec succès la contre-offensive du “Surge” voulue par George W. Bush, et qui a abouti à la pacification actuelle de la plus grande partie de l’Irak. Rappelons que cette pacification a permis aux élections régionales irakiennes de se tenir la semaine dernière, contribuant à l’ancrage démocratique de l’Irak.


Le Général Petraeus en réunion de travail à Paris (source photographique: Ministère de la Défense nationale)

    Pour PETRAEUS, la stratégie face au terrorisme doit être globale en dosant subtilement l’action politique et l’action militaire, la première devant l’emporter sur la seconde. La meilleure stratégie est donc celle de l’anaconda qui étouffe lentement sa victime, ici les insurrections irakienne et afghane dont il faut tarir les resources, désorganiser le système logistique, éliminer les chefs, tout en dissociant les insurgés extrémistes de ceux à qui l’on peut encore tendre la main; surtout de gagner le coeur des populations. Dans cette perspective le Général PETRAEUS a également rencontré, au cours de sa visite parisienne, le Chef d’État-major des Armées (CEMA) Jean-Louis GEORGELIN avec qui il a eu deux réunions de travail.

Le Général Petraeus en réunion de travail à Paris (source photographique: Ministère de la Défense nationale)

    Et comme pour rappeler l’urgence de la nécessaire convergence des stratégies afin de remporter la victoire en Afghanistan - et de manière générale face aux conflits asymétriques auquel l’Occident est de nos jours plus que jamais confronté -, nous venons d’apprendre la mort d’un de nos officiers en Afghanistan. Hier, mercredi 11, un convoi franco-afghan est tombé dans une nouvelle embuscade à proximité du village de Deh-e-Manakah (2). Constitué d’éléments du 4ème bataillon d’appui de la 1ère brigade du 201ème corps de l’Armée Nationale Afghane (ANA) accompagnés de leur OMLT française, le convoi a été stoppé par un IED qui a tué le Capitaine Patrice SONZOGNI du 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste (35e RAP) ainsi que son interprète afghan. Le Brigadier-chef Trevor RODRIGUES du 35e RAP a également été grièvement blessé. Pris sous le feu des Talibans juste après l’explosion de l’IED, le convoi a pu être dégagé grâce à l’intervention de deux avions A10 Warthog et d’un hélicoptère d’attaque AH 64 Apache américains.

    Le Brigadier-chef a été évacué par un hélicoptère médicalisé américain sur la base de Bagram. Toujours est-il que la mort de ce Capitaine porte à 26 le nombre de nos soldats tombés en Afghanistan. La France est donc plus que jamais engagée dans une guerre qu’elle ne veut pas encore nommer comme telle, et si les pertes américaines, britanniques et canadiennes sont bien plus élevées que les nôtres, notre pays doit d’ores et déjà s’habituer à ce que le nombre de ses soldats blessés et tués augmente lui aussi sensiblement. Cela n’aura de sens que si ces morts seront acceptés par notre société comme des morts utiles et malheureusement nécessaires pour prix de la stabilisation de l’Afghanistan, de notre sécurité face au terrorisme, de la sécurité internationale avec la stabilisation aussi du Pakistan.

    Plus que jamais soutenons nos soldats et leurs alliés. Nos pensées iront aujourd'hui à la famille du Capitaine SONZOGNI et du Brigadier-chef RODRIGUES, mais aussi à celles de leur interprète et des soldats afghans tombés ce jour-là.




(1) Acronyme pour Counter Insurgency dont le Général PETRAEUS a fait rédiger le field manual 3-24 en décembre 2006 peu de temps avant son envoi en Irak.
(2) Village situé sur la route entre Kaboul et Gardez dans la RC-East.
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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 18:02
AYMERIC CHAUPRADE

    Venant illustrer le propos de mon précédent article voilà qu'éclate l'affaire CHAUPRADE suite à la sortie d'un livre, et telle que nous la rapporte Jean-Dominique MERCHET.

CHAUPRADE Aymeric, Chronique du choc des civilisations, Éditions Chronique, 2009, 239 p.

    L'auteur est notamment professeur de Géopolitique à l'École militaire. Connu pour ses nombreux écrits, il m'arrive de citer fréquement dans mes cours son dictionnaire de Géopolitique réalisé en collaboration avec François THUAL (1). Je précise que ce dictionnaire reste un grand classique et n'est pas remis en question, les élèves pouvant continuer de l'utiliser.

    En revanche, le dernier livre d'Aymeric CHAUPRADE pose problème dans la mesure où il alimente directement les thèses conspirationnistes en déchargeant l'islamisme radical dans les attentats du 11 septembre 2001. L'affaire est suffisamment prise au sérieux pour que le Ministre de la Défense, Hervé Morin, relève M. CHAUPRADE de ses fonctions d'enseignement dans les milieux de la Défense.

(1) CHAUPRADE Aymeric et THUAL François, Dictionnaire de Géopolitique. États, concepts, auteurs, Paris, Ellipses, 1999, 636 p.
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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 11:16
LES ECUEILS DE LA PENSÉE


    Lutter contre le négationnisme est un défi majeur, et très vraisemblablement l’un des plus difficiles à relever, pour les enseignants d’Histoire de collèges et de lycées. Le négationnisme est à distinguer du révisionnisme, terme avec lequel il est souvent confondu. Mis à part des acceptions spécifiques à resituer dans le contexte d’écoles historiques précises, le révisionnisme reste une attitude tout à fait normale et reçue en Histoire dans la mesure où la science historique est elle-même interprétation, et qu’aucun récit historique n’est définitif.

    Le négationnisme, lui, procède d’une toute autre démarche qui n’a rien de scientifique quand bien même chercherait-elle à vouloir s’en donner une apparence. Le négationnisme répond avant tout à une démarche IDÉOLOGIQUE très souvent rencontrée aux extrêmes politiques – gauche comme droite – et, qui par une instrumentalisation perverse de l’Histoire, tente de NIER UN FAIT, de lui dénier toute réalité historique.

    La volonté de nier la destruction des communautés juives d’Europe à partir de 1941 par les nazis, a été et continue d’être l’exemple le plus représentatif du négationnisme dans lequel donnent, par antisémitisme ou antisionnisme - ou les deux confondus -, aussi bien des voix d’extrême droite que d’extrême gauche. Il ne faut  pas oublier pour autant les autres victimes du négationnisme à savoir les Arméniens, les Rwandais...

    Cependant à côté du négationnisme, nous trouvons une autre démarche: le CONSPIRATIONNISME ou la tentation de voir et de fabriquer des complots partout dans le monde et dans l’Histoire. Comme le négationnisme, le conspirationnisme manipule l’Histoire et les faits, et déforme la réalité à des fins idéologiques. Encore une fois, nous ne pourrons nous empêcher de revenir vers les exemples totalitaires du XXe siècle qu’ils soient nazis ou communistes.


New-York le 11 septembre 2001
    Plus proche de nous, les conspirationnistes s’en sont pris à la réalité des attentats du World Trade Center, non qu’ils remettent en cause les faits en eux-mêmes – attaques qui ont bien eu lieu selon eux -, mais leurs origines. Ainsi, les attentats qui ont frappés les États-Unis le 11 septembre 2001 ne seraient pas le fait d’Al Qaida – une invention commode de l’administration Bush -, mais un véritable complot de l’extrême droite américaine. Tout y est: manoeuvres militaires, explosifs cachés dans les tours, personnes juives prévenues juste avant les explosions afin qu’elles puissent se mettre en sûreté, montages vidéos, enquête révélant l’impact d’un missile et non d’un avion… Thierry Meyssan, conspirationniste notoire et fondateur du Réseau Voltaire, est resté la figure de proue de cette thèse.

    Parce que les attentats du 11 septembre 2001 demeurent les événements déclencheurs de la guerre mondiale contre l’hyperterrorisme – et plus particulièrement de l’actuel conflit en Afghanistan -, une mise au point s’imposait d’autant plus qu’il n’est pas rare que des élèves de Terminales me posent la question de la vraisemblance de ces attaques.


    J’invite donc les élèves à venir consulter sur le site d’information indépendant “Rue89” un dossier réalisé par des étudiants de deuxième année du Centre de Formation des Journalistes (CFJ). Ces derniers, encadrés par Pascal Riché (un ancien journaliste de Libération), ont fait un travail d’enquête intitulé: “Le vrai et tous les faux complots du 11 septembre”. Le mérite d’une telle enquête - étayée par des documents techniques, des vidéos et des archives - est de montrer toute la difficulté à expliquer la VÉRITÉ face à des propos simplistes et pervers.
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