18 avril 2012 3 18 /04 /avril /2012 17:38

Midway"First hit at Midway" par Paul RENDEL

 

1942-2012. Il y a 70 ans la Deuxième Guerre mondiale entrait dans sa troisième année. Le conflit est devenu planétaire. On se bat sur quasiment tous les continents: en Europe, en Afrique, en Asie, en Océanie. Mers et océans deviennent de véritables champs de bataille qui s’étendent désormais “au-delà de l’horizon” avec le développement sans précédent du combat aéronaval. Après une période de brutales conquêtes, les puissances de l’Axe se heurtent à un raidissement allié sur tous les fronts. 1942 est une année en suspens où les armes résonnent partout, et où de grandes batailles terrestres et aérovanales sont livrées. Le monde retient son souffle: l’Axe est-il sur le point de l’emporter ou assiste t-on au début du redressement allié?

 

La guerre se mène aussi avec des symboles, et ces derniers revêtent une dimension d’autant plus sensible que la période est sombre. Le premier bombardement britannique sur Berlin (25 août 1940) ainsi que les coups portés par les premières unités commandos, avaient notamment pour objectif de redonner le moral aux forces armées anglaises ainsi qu’à la population. Le raid du Lieutenant-colonel James Harold DOOLITTLE opéré au-dessus de Tôkyo, le 18 avril 1942, fut également de cet ordre pour les États-Unis.

 

Subissant de terribles coups de boutoir, et stratégiquement sur la défensive depuis l’attaque de Pearl Harbor, les Américains ressentaient de plus en plus la nécessité d’un symbole fort susceptible de galvaniser les énergies d’une nation qui entrait alors en guerre. Au même titre que le premier bombardement de Berlin à l’été 1940, le symbole ne pouvait provenir que d’un bombardement inattendu de la capitale japonaise. L’absence de bases navales à proximité de l’archipel japonais, l’inexistence de bombardiers capables de traverser l’océan Pacifique, les victoires de l’armée impériale, confortaient  cependant les stratèges nippons dans l’idée que le Japon était hors d’atteinte des frappes américaines. Unissant leurs efforts, l’US Army Air Force (USAAF) et l’US Navy s’attachèrent à démentir cette confiance en organisant un raid particulièrement audacieux, qui reste, encore de nos jours, dans les annales de l’histoire de l’aviation militaire.

 

Élaborée par un officier de l’Armée de l’Air américaine (1), le L/C DOOLITTLE, l’opération posa d'emblée de difficiles questions techniques. Il fallait amener à proximité du Japon, et en toute discrétion, une escadrille de bombardiers capables de décoller à partir d’un porte-avions. Le choix se porta sur un bombardier moyen d’un poids de 9 tonnes à vide: le B-25 (2). Celui-ci était capable d’emporter 10 tonnes de bombes mais la spécificité de cette mission allait le mettre à rude épreuve. En effet, le raid comportait 16 bombardiers B-25 qu’il fallait entasser sur le pont d’un porte-avions, en l’occurrence le USS Hornet CV 8. Chaque bombardier mesurait 16,5 m de long pour une envergure de 20,5 m, ce qui était énorme pour un porte-avions ne disposant que d’une piste droite de 252 m de long… La difficulté majeure était de faire décoller de tels avions sur un espace aussi étroit et sur une distance aussi courte. Ensuite, il fallait que les 16 appareils – qui n’auraient pu de toute manière revenir et apponter sur le Hornet – puissent disposer de suffisamment de carburant pour pouvoir rejoindre la Chine. Tout ceci ne fut possible qu’avec un entraînement particulièrement intensif des pilotes, et un allégement maximal des bombardiers. Des équipements de bord furent ainsi démontés, une seule tonne de bombes (ce qui est peu) fut emportée et des réservoirs auxiliaires furent installés. Encore de nos jours, une mission aérienne est un compromis rigoureux entre la charge de carburant, d’armement et d’équipements spécifiques. Un même appareil ne sera pas configuré de la même manière selon qu’il soit affecté à une mission d’interception, de soutien au sol, ou de reconnaissance.

 

Escorté par un autre porte-avions – le USS Enterprise CV 6 et sa task force (3) – le USS Hornet appareilla d’Alameda, son port d’attache, non loin d’Oakland (Californie), le 2 avril 1942. Le raid fut lancé le matin du 18 avril, peu après la destruction d’un navire de pêche japonais, le Nitto Maru, qui aurait pu détecter et compromettre la mission. Le bombardement de Tôkyo eut lieu quelques heures plus tard. Il ne dura que quelques minutes, fit peu de dégâts, mais frappa les imaginations comme cela était voulu par les Américains. Il n’y eut aucun gain tactique, qui plus est 15 B-25 furent perdus, 3 membres d’équipage furent tués et 8 autres capturés (dont 3 furent exécutés). En revanche, le bombardement de la capitale japonaise obtint l'effet symbolique escompté. Ce résultat eut par ailleurs une conséquence stratégique importante. Désormais la destruction des porte-avions américains était à l’ordre du jour…

 

Wissame, élève de la 2nde 6, nous raconte le raid du Lieutenant-colonel DOOLITTLE.

 

(1) La présence du terme “Army” indique qu’à l’origine l’Armée de l’Air américaine a d’abord dépendu de l’Armée de Terre. Ce n’est qu’à la veille de la Deuxième Guerre mondiale qu’elle s’émancipe de l’US Army pour constituer une Arme à part entière. En 1945, l’évolution sera totalement achevée, mais l’ampleur des combats aéronavals dans le Pacifique soulèvera une rivalité existentielle vis-à-vis de la Marine.

(2) Le North American B-25 est également appelé “Mitchell” du nom du Général William MITCHELL (1879-1936), le premier grand théoricien de la guerre aérienne aux États-Unis. Cet avion fut l'un des nombreux modèles réussis et construits par les ingénieurs américains de la Deuxième Guerre mondiale.

(3) Pour cette mission le USS Hornet, qui devait laisser à terre ses chasseurs, n’était plus protégé. Il fallait par ailleurs être capable de se débarrasser de bateaux japonais susceptibles, aux approches de l’archipel, de donner la position du groupe de combat américain.

 

B-25 Mitchell

Bombardier North American B-25 Mitchell

Logo USAAF

Emblème de l'United States Army Air Force

 

18 AVRIL 1942 - LE RAID DU LIEUTENANT-COLONEL DOOLITTLE

 

  Le 18 avril 1942, a lieu le Raid DOOLITTLE. Le projet a été proposé par le général ARNOLD, qui a été présenté au président américain de l’époque: ROSVELT. Ce raid, aussi appelé le raid fou, avait principalement le but de l’emporter pour soutenir le moral des alliés qui a été anéanti par le fameux bombardement de PEARL HARBOR le 7 décembre 1941. Pour mener à bien cette opération, le générale ARNOLD nomme comme chef des opérations le lieutenant-colonel DOOLITTLE. Pour cette mission, DOOLITTLE a carte blanche. Il envoie donc 24 équipes aux camps d’entrainement de Floride. Comme armes principales il décide d’utiliser des bimoteurs b25 les plus adapter à la mission d’après lui et deus portes avions seront nécessaires. Un General chinois collaborera avec les forces américaines lors de cette mission, il sera très utile pour ouvrir des piste d’avons en Chine, nécessaires à l’atterrissage des bombardiers. Le départ aura lieu le 1er avril 1942. Les soldats ont été entrainés à faire décoller des bombardiers lourdement charger sur une piste extrêmement courte, celle de chaque portes avions. Le lancement des opérations aura lieu le 18 avril, les bombardiers décollerons a 700 km des côtes aux regrets du chef des opérations qui lui voulait les faire décoller a seulement 300 km des côtes mais cela mais en péril la sécurité des portes avions, donc aucun risque ne fut pris. Malgré la petite piste, les bombardiers décolleront. Ils bombardèrent a seulement 300 mètres du sol et ont fait des dégâts important car ils ont réussis à viser des citernes d’essences, mais surtout les zones industriel et ont donc provoqué d’endormes dégâts. Apres cela, les bombardiers avait encore 2000km à parcourir pour atterrir sur les pistes ouvertes grâce au nationaliste chinois, l’atterrissage se fit à l’abri mais malgré cela 8 soldat on périt au cours de ce raid, 4 au combat et 4 autres ont été capturé, 3 d’entre eux ont été exécutés et 1 soldat  mourut en détention. En conclusion, ce raid fou aura été utiles pour les américains et les allies qui ont repris confiance en la force américaines.

Tigre---Message-2.jpg

 

COMMÉMORATION 1942

 

Marjorie - Le Victory program (6 janvier 1942)

Ufkun - La fin de la conférence d'Arcadia (14 janvier 1942)

Nassima - La conférence de Wannsee (20 janvier 1942)

Iman - La chute de Singapour (15 février 1942)

William - L'opération Chariot (27 mars 1942)

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 18:37

Insigne 93e RAM

Le 20 janvier dernier une attaque particulièrement meurtrière de type "green on blue" tuait 4 soldats français et en blessait 14 autres. Aujourd'hui, l'un de ces blessés vient de succomber à ses blessures. Il s'agit du Capitaine Christophe SCHNETTERLE du 93e Régiment d'Artillerie de Montagne, (93e RAM) qui était le commandant d'unité des soldats pris à partie ce jour-là au cours d'une séance d'entraînement sportif sur la FOB de Gwan.  L'officier, âgé de 45 ans, marié et père de deux filles, est décédé à l'hôpital du Val de Grâce de Paris au terme d'une agonie de plus de deux mois.

 

Notre blog salue et rend hommage à tous nos militaires en Afghanistan. "Défense et Démocratie" s'associe au deuil de l'Armée de Terre ainsi qu'à la famille et aux proches de ce 83e héros tombé pour la France en terre afghane.

 

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IN MEMORIAM

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27 mars 2012 2 27 /03 /mars /2012 10:06

Midway

"First hit at Midway" par Paul RENDEL

 

1942-2012. Il y a 70 ans la Deuxième Guerre mondiale entrait dans sa troisième année. Le conflit est devenu planétaire. On se bat sur quasiment tous les continents: en Europe, en Afrique, en Asie, en Océanie. Mers et océans deviennent de véritables champs de bataille qui s’étendent désormais “au-delà de l’horizon” avec le développement sans précédent du combat aéronaval. Après une période de brutales conquêtes, les puissances de l’Axe se heurtent à un raidissement allié sur tous les fronts. 1942 est une année en suspens où les armes résonnent partout, et où de grandes batailles terrestres et aérovanales sont livrées. Le monde retient son souffle: l’Axe est-il sur le point de l’emporter ou assiste t-on au début du redressement allié?

 

Dans la nuit du 27 au 28 mars 1942 a lieu l’un des plus grands raids commandos de l’histoire sur le port de Saint-Nazaire. Une force britannique de 611 hommes détruisit une installation majeure du port (la forme Joubert) afin de l’interdire au cuirassé Tirpitz au plus fort de la bataille de l’Atlantique. Si le raid de Saint-Nazaire fut une victoire britannique, elle le fut au prix de très lourdes pertes: la plus grande partie des 266 commandos furent tués ou capturés.

 

En ce début d’année 1942, les combats les plus cruciaux pour les alliés occidentaux se déroulent non pas en Afrique du Nord mais dans l’océan Atlantique. L’une des plus grandes batailles de toute la guerre depuis l’ouverture des hostilités s’y déroule, et elle semble tourner à l’avantage de la Kriegsmarine, la flotte de guerre du Reich. Par l’Atlantique, l’Angleterre reçoit le ravitaillement qui lui permet à la fois de nourrir sa population et de continuer la lutte. Par l’Atlantique passent également les liaisons vitales pour aider l’allié soviétique en grande difficulté. Si Washington a pendant longtemps considéré l’océan Atlantique comme son meilleur “fossé antichar” face à l’expansionnisme allemand, c’est ce fossé qu’il faut désormais franchir afin de pouvoir libérer l’Afrique du Nord et l’Europe. Pour résumer la situation stratégique, l’Atlantique concentrent toutes les liaisons vitales qui conditionneront rapidement le cours de la guerre.

 

Or, la situation des alliés est particulièrement sombre en ce début d’année 1942. L’Angleterre reste assiégée par la Kriegsmarine dont les sous-mariniers attaquent avec succès les convois navals, coulant de nombreux navires. Nous sommes à l’époque où l’Amiral Karl DÖNITZ - l’architecte des forces sous-marines du Reich - cherche à atteindre le seuil record de 500 000 tonnes de navires coulés, chiffre à partir duquel il estime que les constructions navales britanniques ne pourraient plus soutenir le rythme des destructions. Profitant de la quasi absence de défense des côtes américaines, DÖNITZ lance l’opération Paukenschlag dès l’entrée en guerre des États-Unis. En mars 1942, alors qu’il fallait au moins quatre tankers par jour pour maintenir l’économie de guerre britannique, le tonnage envoyé par le fond par les U-Boats allemands approchait dangereusement les 500 000 tonnes. Au large de la côte Est des États-Unis et du Canada ce fut un véritable carnage. Au mois d’avril 1942, près d’un million de tonnes de navires américains et britanniques furent ainsi coulés (1).

 

L’épine dorsale de la Kriegsmarine était alors constituée par les terribles U-Boats. L’Allemagne n’avait pas eu le temps - au lendemain de la Première Guerre mondiale et après le sabordage de ses bâtiments de guerre à Scapa Flow (juin 1919) - de reconstruire une flotte de surface capable de rivaliser avec la Royal Navy et l’US Navy. Cependant, les quelques bâtiments qu’elle avait pu lancer lorsque la guerre éclata, étaient parmi les plus puissants, les plus modernes et les plus dangereux raiders, au premier rang  desquels figurait le cuirassé Bismarck. Pris en chasse par la Home Fleet, le Bismack fut finalement contraint au sabordage en mai 1941. En revanche, son sister ship, le cuirassé Tirpitz – avec les cuirassés de poche Admiral Scheer et Lützow -  continuait de faire planer une grave menace sur les convois alliés. Hormis le fait que les bâtiments britanniques étaient plus nombreux, le Tirpitz souffrait de la faiblesse stratégique dans laquelle se trouvait la Kriegsmarine à savoir la rareté de points d’appui indispensables pour réparer les dommages en cas d'affrontement avec la Home Fleet. Sur l'ensemble de la côte occidentale française, il n’y avait qu’un seul point d’appui pouvant jouer ce rôle pour le cuirassé Tirpitz: le port de Saint-Nazaire et plus particulièrement le dock Normandie aussi appelé forme-écluse Joubert. Il s’agissait d’une vaste cale-sèche seule capable de recevoir un bâtiment comme le Tirpitz. La détruire revenait à condamner ce dernier à rester dans son fjord norvégien de Faettenfjord c'est-à-dire, en d'autres termes, à le neutraliser. Le raid de Saint-Nazaire, ou opération Chariot, fut donc un haut fait d’armes de la bataille de l’Atlantique à la gloire des marins et des commandos de sa Majesté (2). William, élève de la classe de 2nde 6, nous en raconte le déroulement.

 

(1) Cf. (John) COSTELLO et (Terry (HUGHES), La bataille de l’Atlantique, Albin Michel, Paris, 1980, 320 p. Au terme de l’opération Paukenschlag (août 1942), les alliés perdirent 609 navires soit plus de 3 millions de tonnes.

(2) La Royal Navy et la Marine nationale ont commémoré ce 70e anniversaire le mercredi 28 mars 2012 à Saint-Nazaire.

 

royal-navy-ensign.gif

White ensign - Pavillon de la Marine de guerre britannique

 

Poignard commando SAS-copie-1

Poignard des commandos britanniques

 

 

27 mars 1942 - Opération Chariot

 

Le 27 mars 1942, l’opération Chariot commença. Des navires Britanniques partirent de l’extrême Sud-ouest de Grande Bretagne en direction de ST-Nazaire, dans la nuit du 27 mars 1942. Cette opération avait pour but de détruire la Forme-Joubert afin d’éviter que l’un des navires allemands ne viennent se faire réparer. La Forme-Joubert était la seule calle où le navire allemand pouvait venir faire des réparations(en raison de sa taille). Le navire en question s’appelait : Tirpitz.

 

 La flotte anglaise se fit repérer par un sous marin allemand mais celui-ci se trompa sur la direction des anglais. Ceci aura une conséquence pendant l’attaque parce que des navires allemands étaient allés à leur rencontre, mais dans une mauvaise direction, laissant ainsi ST-Nazaire moins bien protéger. Les navires Britanniques passèrent devant le phare de ST-Nazaire en évitant les combats grâce à des documents volé (pour cela certain navires avaient été « maquillé » pour passer inaperçu). Les bombes qui devaient faire exploser l’un de leur bateau ainsi que la Forme-Joubert furent enclencher dans les environ de 1h30 du matin du 28 mars 1942. Une fois découvert, le combat commença. Le navire anglais contenant les bombes s’encastra dans la porte de la Forme-Joubert avant d’exploser.

 

Cette opération fut une réussite car le navire allemand: Tirpitz ne  fit que quelque raid afin d’éviter tout dommage. Il y eut de nombreux morts et blesser durant l’attaque du côté anglais et allemand.

 

William

Tigre---Message-2.jpg

 

COMMÉMORATION 1942

 

Marjorie - Le Victory program (6 janvier 1942)

Ufkun - La fin de la conférence d'Arcadia (14 janvier 1942)

Nassima - La conférence de Wannsee (20 janvier 1942)

Iman - La chute de Singapour (15 février 1942)

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15 février 2012 3 15 /02 /février /2012 13:30

Midway"First hit at Midway" par Paul RENDEL

1942-2012. Il y a 70 ans la Deuxième Guerre mondiale entrait dans sa troisième année. Le conflit est devenu planétaire. On se bat sur quasiment tous les continents: en Europe, en Afrique, en Asie, en Océanie. Mers et océans deviennent de véritables champs de bataille qui s’étendent désormais “au-delà de l’horizon” avec le développement sans précédent du combat aéronaval. Après une période de brutales conquêtes, les puissances de l’Axe se heurtent à un raidissement allié sur tous les fronts. 1942 est une année en suspens où les armes résonnent partout, et où de grandes batailles terrestres et aérovanales sont livrées. Le monde retient son souffle: l’Axe est-il sur le point de l’emporter ou assiste t-on au début du redressement allié?

Base navale britannique, gardienne du détroit de Malacca et verrou stratégique majeur, Singapour capitulait devant l’armée impériale japonaise le 15 février 1942. Depuis l’attaque surprise du 7 décembre 1941, qui a détruit une grande partie de la flotte américaine du Pacifique, les armées japonaises sont à l’offensive dans tout le sud-est asiatique. Leur avance foudroyante place, dès le début des hostilités, la Malaisie en position d’objectif stratégique majeur. En effet, la péninsule malaise commande l’un des détroits majeurs de la région (le détroit de Malacca), mais elle ouvre aussi la route de la Birmanie – et au-delà de l’Inde – à l’ouest et celle de l’Indonésie au sud. L’île de Singapour, justement située à l’extrémité méridionale de la Malaisie, se trouve plus particulièrement au cœur de la prochaine bataille. Reliée au continent par un pont enjambant le détroit de Johor, Singapour borde sur plus d’une centaine de kilomètres le détroit de Malacca, et abrite la plus grande base navale britannique d’Extrême-Orient.

L’Angleterre n’ignore pas la menace qui plane sur la Malaisie et Singapour (1), mais en 1942 la priorité stratégique est donnée à l’Atlantique et l’Afrique du Nord. Au bord de l’effondrement, les Britanniques n’ont pas les moyens nécessaires à la défense de leurs possessions asiatiques. À cette faiblesse, les Japonais vont créer la surprise en déjouant les prévisions et la planification de l’état-major anglais. En effet, ce dernier prévoit en toute logique un débarquement japonais de vive force en provenance de la mer. Le risque à terre pouvant être contenu, pense t-il, par la destruction du pont reliant Singapour à Johor, l’état-major s’apprête à livrer bataille au sud de l’île. L’essentiel des moyens de la défense britannique y est donc massé. Afin d’affaiblir la concentration navale nécessaire à un tel débarquement, la Royal Navy tente d’intercepter et de détruire les convois japonais en envoyant sur zone deux de ses plus gros bâtiments de guerre: le HMS Prince of Wales et le HMS Repulse. Le premier est un cuirassé de la classe King George V, et le second est un croiseur de la classe Renown. Surpris sans aucune protection aérienne, les deux bâtiments sont coulés par les avions japonais le 10 décembre 1941. Cette défaite navale britannique, intervenant alors que la bataille de Malaisie venait de commencer - et trois jours seulement après le bombardement de Pearl Harbor -, consacrait désormais la supériorité définitive de l’avion sur le cuirassé.

À la mi-janvier, l’ensemble de la péninsule malaise tombe donc aux mains de l’armée du Mikado, et le corps de bataille anglais se replie sur l’île de Singapour dont la bataille débute les 7 et 8 février. Contrairement à l’attente britannique, et nonobstant la destruction du pont principal, les Japonais surprennent la défense adverse en attaquant par la terre, c’est-à-dire par le nord-ouest au moment où la défense anglaise restait tournée vers le sud, vers la mer. La ville de Singapour, mise en état de siège par le Général Arthur Ernest PERCIVAL, est rapidement assiégée. Privée de tous secours, ayant épuisée ses munitions, à court d’eau potable également, la garnison anglaise capitule le 15 février 1942.

Iman, élève de 2nde 6, nous raconte « le pire désastre et la capitulation la plus importante de l'histoire britannique » selon les mots de Winston S. CHURCHILL.

 (1) Au moins depuis 1935.

Marine-de-guerre-imperiale.jpgPavillon de la Marine de guerre japonaise

La conquête de la Malaisie

Le jour même de l'attaque contre Pearl Harbor, le Japon lança son offensive générale dans le Pacifique. A l'extrémité sud de la Malaisie, se trouvait la grande base navale de Singapour emblème majeure de la présence occidentale en Asie. Le Japon chargea le général Tomoyuki Yamashita de la conquête de la péninsule. Il prévoyait l'attaque terrestre d'une partie de ses forces depuis le territoire de l'allié siamois (Thaïlande) et le débarquement du reste de ses troupes en plusieurs points de la côte est de la Malaisie. L'assaut fut déclenché le 8 décembre, quelques heures après l'attaque de Pearl Harbor. Dès le début de l'offensive japonais, les Britanniques furent contraints d’abandonner. Avec un fort avantage aérien  et navale, Yamashita ordonna de nombreux débarquements successifs sur les côtes Est et Ouest de la péninsule malaise. Durant tout le mois de décembre, Yamashita resta fidèle à sa tactique qui consistait à lancer un assaut frontal, souvent nocturne, à l'aide de petites unités soutenues par des chars; ensuite, il débarquait en force sur les flancs et les arrières de l'ennemi qui était contraint de se replier, une fois de plus, vers une autre position défensive.

 

L’assaut contre Singapour

Le 8 février 1942, plus de 400 canons japonais commencèrent à bombarder l'île. Le 9 février, les hommes de Yamashita s'étaient emparés de l'aérodrome de Tengah Le 11 février, les Japonais proposèrent aux Britanniques de se rendre mais Percival refusa. Le 14 février, tandis que Percival renonçait à une tentative de reconquête des réservoirs d'eau, les Japonais s'emparèrent de l'hôpital Alexandra où ils se livrèrent au massacre de la majeure partie des blessés et du personnel soignant. Percival renonça le 15 février à 18h10, au moment même où Yamashita envisageait de mettre un terme à son offensive et à se replier sur la péninsule.

 

Une défaite humiliante

 

La conquête japonaise de la Malaisie, longue de plus de 800 kilomètres, s'effectua en 70 jours au prix de 3.500 tués et environ 6.000 blessés, en plus de 30 blindés et 50 avions perdus. Les Britanniques perdirent au moins 9.000 tués et blessés en plus de 200 avions. Ce fut à coup sûr la plus grave défaite de toute l'histoire militaire britannique.

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COMMÉMORATION 1942

 

Marjorie - Le Victory program (6 janvier 1942)

Ufkun - La fin de la conférence d'Arcadia (14 janvier 1942)

Nassima - La conférence de Wannsee (20 janvier 1942)

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27 janvier 2012 5 27 /01 /janvier /2012 22:23

Dans le cadre de l'offensive Vistule-Oder, lancée le 12 janvier 1945, l’Armée soviétique libère la Pologne et, avec elle, les six camps d’extermination que les Nazis ont construits durant la guerre. C’est le 27 janvier que le plus grand et le plus emblématique d’entre eux, Auschwitz, est enfin libéré.

 

Ville frontalière austro-hongroise, Auschwitz se situait dans l’une des provinces les plus pauvres de l’empire : la Galicie. Au XIXe siècle, les flux migratoires avaient fait de cette bourgade un carrefour, donnant naissance au quartier périphérique dortoir de Zasole (1) caractérisé par des bâtiments en briques pouvant accueillir jusqu’à 3000 personnes. Ces bâtiments furent réutilisés par la suite par le 21e Régiment d’artillerie polonais, lorsque la ville devint polonaise au lendemain de la Première Guerre mondiale. En 1939, Oswiecim (nom polonais d’Auschwitz) est une ville de 10 000 habitants, dont 50% sont juifs. Elle est rattachée à la région de Haute-Silésie. Ce sont les infrastructures de Zasole et la qualité de la desserte ferroviaire reliant Cracovie à Berlin et Hambourg via Katowice et Breslau, qui vont déterminer le choix d’un premier camp de concentration en 1940.

 

À partir du printemps 1940, et sur la base de l’ancienne caserne du 21e Régiment d’Artillerie polonais, naît donc Auschwitz I Stammlager ou « camp souche » (2). Auschwitz est d’abord un camp de concentration auquel s’attache le nom du SS Obersturmbannführer Rudolf Franz Ferdinand HÖSS (1900-1947). Pur produit du système concentrationnaire nazi, HÖSS arrive à Auschwitz avec l’expérience des camps de Dachau et de Sachsenhausen. Il passera toute la durée de la guerre à agrandir et à organiser, ce qui n’était à l’origine qu’un seul camp, en un ensemble concentrationnaire s’étendant sur plusieurs km2. En octobre 1941, un organisme de la SS - la Zentralbauleitung der Waffen SS und Polizei Auschwitz – est spécifiquement affecté à la construction d’un chantier permanent, jamais achevé. Des villages entiers sont soit déplacés soit effacés de la carte, les marais alentours sont asséchés, des établissements agricoles et industriels sont installés. Les divers chantiers occupent 8000 détenus en 1942, 11 000 en 1943 et encore 4000 en 1944.

 

C’est ainsi qu’apparaît, en octobre 1942 à 7 kilomètres à l’est du Stammlager, un ensemble de dix camps auxiliaires regroupant la main d’œuvre servile nécessaire au fonctionnement de la grande usine d’essence et de caoutchouc synthétique de l’IG Farben : la Buna-Werke (3). Bâtis aux alentours du village de Monowitz (Monowice) vidé de sa population, ces camps constituent la partie stratégique et industrielle du complexe appelée Auschwitz III–Monowitz. À quatre reprises l’US Air Force - 15th Air Force basée à Foggia en Sicile - devait bombarder la Buna-Werke entre août et décembre 1944. Ce qui entre donc dans l’Histoire sous le nom d’ « Auschwitz » est, en fait, un vaste complexe concentrationnaire regroupant plusieurs camps entre la Vistule et la Sola sur 40 km2. L’ensemble est organisé en trois parties principales à partir de 1943 : Auschwitz I Stammlager, Auschwitz III-Monowitz et, surtout, Auschwitz II.

 

C’est la deuxième partie du complexe, Auschwitz II, qui est devenu le symbole même de la "Solution finale". Construit dès l’année 1941 à l’emplacement du village de Brzezinka (Birkenau en allemand) situé à 3 kilomètres à l’ouest d’Auschwitz, équipé d’installations de gazage/crémation dès 1942, recevant la spécification d’Auschwitz II en 1943, le camp d’Auschwitz-Birkenau est devenu le symbole du meurtre de masse ; celui qui par métonymie se confondra avec la Shoah. C’est dans ce camp que plus d’un million de Juifs furent assassinés sans distinction de sexe ni d’âge, et que l’appellation d’ « usine de la mort » s’est matérialisée dans toute son ampleur, du concept à la technique.

 

Encore visible de nos jours, le camp de Birkenau se présente comme un espace immense de 2340 m sur 720, soit 170 ha fermés par 16 km de barbelés. On y comptait 300 baraques tout usage confondu, parcourus par 13 km de fossés de drainage et 12 km de routes. Les convois ferroviaires venus de toute l’Europe y accédaient directement, mais n’allaient pas au-delà. Birkenau était un terminus et c’est sur le dernier quai – la Judenrampe située à 800 mètres du camp (4) – que la terrible « sélection » s’opérait. Sur les huit installations de gazage homicide construites dans l’ensemble du complexe d’Auschwitz, six se situaient à Birkenau : le bunker 1 dit la « Maison rouge », le bunker 2 dit la « Maison blanche » et les bâtiments KII, KIII, KIV, KV (K pour Krematorium). L’installation KI se situait au Stammlager et regroupait en sous-sol le block 11 et le crématoire 1. Par installation de gazage homicide, il faut comprendre une salle de gazage proprement dite mais aussi une infrastructure de crémation destinée à détruire les corps. Ce sont les installations KII et KIII qui iront le plus loin dans cette logique en intégrant de la manière la plus rationnelle les deux fonctions au sein d’un même bâtiment, selon un processus quasi industriel (dimension, linéarité, équipements lourds...). Ces installations furent aussi les dernières à être construites, prenant en compte les différents retours d’expérience du meurtre de masse.

 

À la fin de l’année 1943, l’essentiel de celui-ci est d’ores et déjà réalisé. Il ne reste pus qu’une dernière grande communauté juive, celle de Hongrie, relativement « protégée » jusqu’au printemps 1944, date où son extermination commence. Un document exceptionnel, appelé « L’Album d’Auschwitz », retrace ce dernier voyage des Juifs de Hongrie. Prises par les SS eux-mêmes (Ernst HOFFMAN et Bernhard WALTER), ces 193 photographies furent récupérées par une rescapée du camp de concentration de Dora (où il a été retrouvé), Lili JACOB (épouse ZELMANOVIC). Elles ne montrent pas l’extermination directe (le gazage) mais l’environnement et le processus qui la précèdent. Elles n’en constituent pas moins la preuve photographique de l’existence des installations de gazage homicide, ces dernières ayant été détruites par les Allemands avant l’évacuation du camp (5).

 

Le 27 janvier 1945, les soldats de la 60e Armée soviétique parviennent enfin dans la région et libèrent le camp de Birkenau évacué depuis peu par les SS. Plus d’un million de personnes ont été assassinées en ce lieu depuis l’entrée en fonction du camp, mais les soldats soviétiques ne trouvent que quelques milliers de prisonniers affamés et des entrepôts remplis à craquer de valises, de vêtements, de lunettes et de chaussures (l’ « Effektenlageer-Kanada ») que personne ne viendra réclamer. Espace à la fois "peuplé" et dépeuplé,  empli du vacarme des trains et des foules mais aussi de silence, Auschwitz-Birkenau, aujourd'hui, appartient à l'Histoire mais pas une histoire uniquement juive, polonaise ni même européenne. Il s'agit de l'Histoire de l'Humanité toute entière, qui continue et continuera d'interroger nos consciences tant qu'il y aura des hommes. À Birkenau, les corps n'ont pas seulement été tués. Ils ont été incinérés, et leurs cendres dispersées dans la Sola et la Vistule selon la volonté des Nazis qui désiraient jusqu’à effacer la mémoire de ces existences. Auschwitz-Birkenau est le plus grand cimetière du monde, mais un cimetière sans tombes.

 

Auschwitz-aujourd-hui-2.png

Le camp d'Auschwitz II Birkenau est encore nettement visible de nos jours à la sortie ouest de Brzezinka (Birkenau en allemand). L'espace a gardé les traces de cet immense camp aussi étendu que la ville voisine. L'ancienne gare de triage (Judenrampe), au sud de la gare de triage moderne, est elle aussi bien visible (source - Google Earth)


(1) Zasole est en fait un faubourg situé à moins d’un kilomètre au Nord-Est d’Auschwitz.
(2) La distinction entre Auschwitz I, II et III apparaîtra plus tard avec la création d’autres camps et l’élargissement d’une "zone d’intérêt". En 1940, on parle encore d’un simple camp de concentration.
(3) Le terme « Buna » désignant le caoutchouc synthétique nécessaire à l’industrie d’armement allemande.
(4) Avec l’augmentation du nombre de convois dès le printemps 1944 – une augmentation correspondant à la destruction en cours de la communauté juive de Hongrie – la voie ferrée est prolongée jusqu’à l’intérieur du camp où elle se divise en 3 sections : c’est la Banhrampe ou rampe principale.
(5) L’interdiction faite de prendre des photographies (d’où le caractère exceptionnel de l’album) et cette destruction des installations avant l’arrivée de l’armée russe, attestent que les premiers négationnistes furent les assassins eux-mêmes, bien avant ceux que Pierre VIDAL-NAQUET devait appeler « Les assassins de la mémoire ».

 

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 08:55

Dans le cadre du Plan Hommage, le Sergent-chef Svilen SIMEONOV du 2e REG, l’Adjudant-chef Denis ESTIN, l’Adjudant-chef Fabien WILLM, le Brigadier-chef Geoffrey BAUMELA du 93e RAM, tombés en Afghanistan le vendredi 20 janvier dernier, recevront les honneurs de la Nation à l'Hôtel des Invalides en fin de matinée (12.00). Celles et ceux qui voudraient leur rendre un dernier hommage pourront le faire aujourd'hui sur le Pont Alexandre III où le convoi funèbre passera entre 11.30 et 12.00.

 

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 06:50

Midway

"First hit at Midway" par Paul RENDEL


1942-2012. Il y a 70 ans la Deuxième Guerre mondiale entrait dans sa troisième année. Le conflit est devenu planétaire. On se bat sur quasiment tous les continents: en Europe, en Afrique, en Asie, en Océanie. Mers et océans deviennent de véritables champs de bataille qui s’étendent désormais “au-delà de l’horizon” avec le développement sans précédent du combat aéronaval. Après une période de brutales conquêtes, les puissances de l’Axe se heurtent à un raidissement allié sur tous les fronts. 1942 est une année en suspens où les armes résonnent partout, et où de grandes batailles terrestres et aérovanales sont livrées. Le monde retient son souffle: l’Axe est-il sur le point de l’emporter ou assiste t-on au début du redressement allié?


À la fin de l’année 1941, la destruction systématique des communautés juives européennes est déjà en cours. Si la ghettoïsation des populations juives se réalise dès le départ dans une logique d’extermination lente, la férocité de l’action des Einsatzgruppen, dès l’été 1941, ne laisse aucun doute quant au dessein profond d’Adolf HITLER. Cependant, le caractère massif des tueries en Europe centrale et orientale, ainsi que les limites « techniques » que rencontrent les Einsatzgruppen, amènent les dirigeants du IIIe Reich à concevoir autrement l’extermination des Juifs. Ce sera l'objectif de la conférence de Wannsee.


Initialement prévue au 9 décembre 1941, celle-ci fut repoussée au mardi 20 janvier 1942 du fait de l’entrée en guerre des États-Unis.  Elle réunit quinze hauts responsables nazis dans  une riche demeure (la Villa Marlier) de la banlieue de Berlin, dans le quartier de Wannsee, et dura 90 minutes. En l’absence du Reichsführer SS Heinrich HIMMLER, c'est son second le SS-Obergruppenführer Reinhard HEYDRICH (1904-1942) qui en dirigea les débats. HITLER a donné son aval à HEYDRICH, qui signe le procès-verbal de la réunion rédigé par le SS-Obersturmbannführer Adolf EICHMANN. La conférence de Wannsee montre combien l’idéologie criminelle du nazisme est indissociable d’une dimension bureaucratique et technocratique qui va expliquer l’ampleur du massacre. Recensement, arrestation, transfert, déportation et élimination des Juifs sont désormais pensés à l’échelle européenne. L'aspect systématique de ces opérations témoignent d’une véritable volonté génocidaire. Le procès-verbal de la conférence précise ainsi que HEYDRICH évalue à 11 000 000 le nombre de Juifs qu’il faudrait éliminer, y compris dans des territoires qui, en 1942, sont hors d’atteinte de la Wehrmacht (Grande-Bretagne, Turquie…).


À Wannsee sont décidés de gigantesques mouvements de déportation de populations juives, appelés « évacuations », à travers toute l'Europe. Les déportations qui concerneront d’abord les territoires du Reich, s’étendront ensuite au Protectorat de Bohême-Moravie, au Gouvernement général de Pologne, puis au reste de l’Europe d’Ouest en Est. Il n’est décidé aucune création d’organisme spécifique à la mise en application de la « Solution finale de la question juive ». L’administration ordinaire devrait suffire à commencer par les services de la Reichsbahn, les transports ferroviaires allemands. Désigner les Juifs, confisquer leurs biens, restreindre leur liberté de mouvement avant de les « évacuer » vers l’Est, tel sera le processus dans l’Europe occupée jusqu'à la fin de l'année 1944. Pour cela, les dirigeants nazis vont directement s’appuyer sur la collaboration des administrations nationales. Dans les pays d’Europe de l’Ouest, où il n’y a pas de ghettos, des recensements, des marquages de Juifs et des confiscations de biens seront réalisés par l’intermédiaire des autorités locales dès 1942. Le processus génocidaire ainsi mis en route, a été considérablement facilité et accéléré par les collaborations nationales.


1942 est donc l’année du début des déportations massives dans toute l’Europe. Elles vont donner au meurtre de masse à la fois une dimension quasi industrielle et une ampleur inédite. C’est au RSHA (1) - avec le Ministère des Transports allemands (Reichsbahn) - que revient la responsabilité d’organiser les norias de ces trains dits « spéciaux » qui acheminèrent des millions de Juifs pour un aller sans retour vers les six camps d’extermination, tous situés dans le Gouvernement général (actuelle Pologne). Jusqu’à la fin de la guerre, les « trains spéciaux » devaient garder la priorité sur les convois militaires, illustrant ainsi la rationalité extrême de l’entreprise génocidaire au sein de l’irrationalité national-socialiste.


L’importance historique de la conférence de Wannsee a échappé aux acteurs du moment, et les absences remarquables de HITLER et de HIMMLER ont renforcé cette perception. La planification détaillée de la Solution finale n’a pas pu, non plus, se faire lors d’une conférence de moins de deux heures. Les historiens ont longuement débattu pour savoir si Wannsee fut le véritable tournant dans le processus génocidaire, en d'autres termes si Wannsee a été un instant de décision ou d'organisation du meurtre de masse. Il est vrai qu’en janvier 1942, le génocide a, de fait, déjà largement débuté. Des milliers de Juifs meurent quotidiennement dans les ghettos polonais (les plus importants), d’autres milliers sont aussi assassinés quotidiennement en Russie par les unités mobiles de tuerie, et en décembre 1941 le camp d’extermination de Chelmno est déjà opérationnel. En fait, il est aujourd'hui reconnu que la décision du meurtre de masse a été prise quelques mois plus tôt. La conférence de Wannsee a surtout établi le contrôle de la SS sur la machinerie du crime, cette dernière s'appuyant désormais directement sur l'appareil d'État comme l'indiquent les fonctions institutionnelles des participants.

 

Nassima, élève de la classe de 2nde 6 nous raconte la conférence de Wannsee.


(1) Le RSHA ou Reichssicherheitshauptamt ou « Office central de la sécurité du Reich » est une organisation née, le 22 septembre 1939, de la fusion du SD (Sicherheitsdienst), de la GESTAPO et de la Kriminalpolizei. Il fut créé par HIMMLER pour neutraliser les « ennemis du Reich » et les « indésirables ». Son premier chef fut HEYDRICH jusqu’à son assassinat en 1942, date à laquelle lui succéda le SS-Obergruppenführer Ernst Kaltenbrunner jusqu’à la fin de la guerre. Le RSHA était organisé en sept départements, ou « Amten », auxquels s’ajoutaient les quatre Einsatzgruppen.

 

Reinhard-HEYDRICH.jpgSS-Obergruppenführer Reinhard HEYDRICH (1904-1942)

 

Le conflit déclenché par Hitler a débuté en Pologne au mois de septembre 1939. Ce terrible événement provoqua la mort de 50 millions d’êtres humains et s’étendit à quatre continents. Selon lui, les slaves étaient voués à être les esclaves du Reich tandis que les juifs devaient disparaître. C’est à la Conférence de Wansee le 20 janvier 1942 que la « solution de la question juive » fut programmée. Un processus génocidaire commença alors à être mis en place. Dans quelle mesure ce processus marque-t-il la Seconde Guerre mondiale?

 

Durant la Conférence de Wansee, les hauts dirigeants nazis (Hitler n’étant pas présent) prirent la décision d’accélérer le processus génocidaire en espérant éliminer 10 millions de juifs à l’aide de camps d’exterminations munis de chambres à gaz construis en territoire polonais (Belzec, Auschwitz, Birkenau…). Dès leur arrivée, les déportés étaient directement exterminés. Quelques juifs sélectionnés, les Sonder Kommandos, étaient utilisés par les SS pour se débarrasser des corps, avant d’être eux-mêmes éliminés.

 

Au total, 3 millions de Juifs périrent durant la Seconde Guerre mondiale.  La découverte des crimes nazis ou l’horreur de l’arme atomique heurtèrent l’opinion internationale. C’est pourquoi, s’ouvre en novembre 1945 à Nuremberg le procès des hauts dirigeants nazis capturés. On fonde pour les juger la notion de crime contre l’humanité.

 

Nassima

 

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COMMÉMORATION 1942

 

Marjorie - Le Victory program (6 janvier 1942)

Ufkun - La fin de la conférence d'Arcadia (14 janvier 1942)

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14 janvier 2012 6 14 /01 /janvier /2012 06:41

Midway   "First hit at Midway" par Paul RENDEL


1942-2012. Il y a 70 ans la Deuxième Guerre mondiale entrait dans sa troisième année. Le conflit est devenu planétaire. On se bat sur quasiment tous les continents: en Europe, en Afrique, en Asie, en Océanie. Mers et océans deviennent de véritables champs de bataille qui s’étendent désormais “au-delà de l’horizon” avec le développement sans précédent du combat aéronaval. Après une période de brutales conquêtes, les puissances de l’Axe se heurtent à un raidissement allié sur tous les fronts. 1942 est une année en suspens où les armes résonnent partout, et où de grandes batailles terrestres et aérovanales sont livrées. Le monde retient son souffle: l’Axe est-il sur le point de l’emporter ou assiste t-on au début du redressement allié?

 

Du 22 décembre 1941 au 14 janvier 1942 se tient à Washington la première grande conférence interalliée entre Britanniques et Américains depuis l'entrée en guerre de ces derniers. Devant un conflit qui s'étend désormais au monde entier, la conférence dite d'Arcadia fixa une stratégie globale. En guerre dans deux directions continentales différentes et opposées, les États-Unis devaient choisir - alors que leurs ressources n'étaient pas encore pleinement mobilisées - un théâtre d'opérations prioritaire. L'Asie pouvaient être celui-ci compte tenu du traumatisme causé par l'attaque de Pearl Harbor, compte tenu également du fait que le territoire américain était plus directement exposé. Sous la pression de Winston S. CHURCHILL, la priorité fut en fait attribuée au théâtre d'opérations européen: "Germany first!" Considérée comme la puissance la plus dangereuse, l'Allemagne nazie semblait sur le point de triompher en ce début d'année 1942, et sa victoire en Europe aurait eu des conséquences géostratégiques incalculables.

 

La rencontre fut l'occasion de mettre sur pied un commandement unique en Europe. Surtout, le choix de l'adversaire prioritaire conditionnait aussi les ressources allouées et fixait une stratégie qui n'était pas la même selon que les États-Unis privilégiaient soit l'Asie, soit l'Europe. Désormais, en désignant l'Allemagne comme étant cet ennemi prioritaire, la bataille de l'Atlantique montait en intensité et la préparation d'un débarquement en Afrique était lancée. En contrepartie, les forces alliées du Pacifique devaient temporiser. Les Britanniques retirèrent leurs moyens navals pour se concentrer sur la Méditerranée, quant aux États-Unis, ils étaient contraints de rester sur la défensive alors que dans le même temps les Japonais se rapprochaient dangereusement de l'Australie. Ce fut l'US Navy, alors en première ligne, qui eut à souffrir d'un manque de moyens dans un premier temps: nombre de ses bâtiments devaient alors être concentrés dans l'Atlantique, et mobilisés pour le prochain débarquement africain.

 

Ufkun, élève de la 2nde 6, nous raconte cette rencontre anglo-américaine fondamentale que fut la conférence d'Arcadia.


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Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les Alliés vont se réunir lors de multiples conférences pour établir des stratégies et des buts de guerre communs. Cependant, de nombreuses divergences entre les trois hommes (Churchill, Roosevelt, Staline) vont rendre difficile la recherche de solutions communes. Dans ce travail, nous avons essayé de parcourir les différentes conférences pour voir comment Churchill, Roosevelt et Staline sont parvenus à des compromis. Il est ressorti que les désaccords et les idéologies différentes des trois Grands ont pu être surmontées par leur but de guerre commun: la capitulation inconditionnelle de l’Allemagne. Mais une fois ce but atteint, la coopération n’a plus lieu d’être et la Guerre froide n’est pas loin…

 

Conférence de Washington (22 décembre 1941 - 14 janvier 1942). Suite à l'attaque surprise de Pearl Harbor et l'entrée en guerre des Etats- Unis, a lieu une rencontre entre Churchill Roosevelt et leurs chefs militaires respectifs à la Maison Blanche. Cette conférence a pour but la coopération alliée, la stratégie à employer pour combattre Hitler et donc la capitulation allemande. À la conférence d'Arcadia, il est décidé le débarquement en Afrique du Nord, la relève des troupes anglaises en Irlande du Nord et en Islande. Cette réunion conduit également à la signature de la déclaration des Nations Unies (le 1er janvier) qui réaffirme les principes approuvés par la Charte de l'Atlantique.

 

Ufkun

 

COMMÉMORATION 1942

 

Marjorie - Le Victory program (6 janvier 1942)

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6 janvier 2012 5 06 /01 /janvier /2012 05:39

 

Midway

"First hit at Midway" par Paul RENDEL


1942-2012. Il y a 70 ans la Deuxième Guerre mondiale entrait dans sa troisième année. Le conflit est devenu planétaire. On se bat sur quasiment tous les continents: en Europe, en Afrique, en Asie, en Océanie. Mers et océans deviennent de véritables champs de bataille qui s’étendent désormais “au-delà de l’horizon” avec le développement sans précédent du combat aéronaval. Après une période de brutales conquêtes, les puissances de l’Axe se heurtent à un raidissement allié sur tous les fronts. 1942 est une année en suspens où les armes résonnent partout, et où de grandes batailles terrestres et aérovanales sont livrées. Le monde retient son souffle: l’Axe est-il sur le point de l’emporter ou assiste t-on au début du redressement allié?

 

En commémoration à cette année 1942, ce sont les élèves de la 2nde 6 qui, en ce début d'année 2012, prendront la relève de leurs aînés de 1ère S2 et poursuivront le récit des événements. Aujourd'hui, Marjorie nous racontera - en écho au 6 janvier 1942 - ce que fut l'exceptionnel effort de guerre industriel et économique des États-Unis. Pays isolationniste qui, s'il se fit progressivement à l'idée d'une guerre dès 1940, n'en continua pas moins à vouloir pratiquer le "business as usual", c'est-à-dire à maintenir une vie économique normale jusqu'à ce que les bombes japonaises à Pearl Harbor vinrent anéantir toute illusion.

 

Tardivement entrés dans le conflit, les États-Unis vont cependant démontrer leur remarquable aptitude à adapter leur économie aux exigences de la guerre: c'est le Victory program. Si les besoins du temps de guerre avaient déjà commencé à être estimé dès l'année précédente, c'est avec la mise en place du War production board en janvier 1942 - véritable organe central de coordination des productions de guerre - que le Victory program devint réellement opérationnel. Les records de production seront éloquents, et Marjorie nous les rappelera. Retenons que durant l'entre-deux-guerres, l'US Army comptait moins de 200 000 hommes, que ses matériels (avions comme blindés et bâtiments de la flotte) étaient vieillis et dépassés. Trois ans plus tard, en 1945, cette armée comptait 12 200 000 hommes. Elle venait de mener une guerre globale dans deux directions continentales totalement opposées, et commençait à s'affirmer comme la première puissance militaire mondiale. Si l'épopée des "Liberty ships" et des chantiers d'Henry KAISER, entre autres, est restée attachée à ce formidable programme économique et industriel unique dans l'Histoire, n'oublions pas que le Victory program fit aussi accomplir, par les quantités de matériels qu'il produisit, une véritable révolution logistique (préfabrication, standardisation, gestion et inventaire des stocks, acheminement et distribution...) qui inspira l'économie civile et les entreprises jusqu'à nos jours. Contribution française au Victory program, Jean MONNET, présent aux États-Unis dès l'année 1940, y participa directement.

 

We can do it!

"Rosie the riveter" de JH. MILLER. Cette affiche célèbre parue en février 1942 fut un appel à la main d'oeuvre féminine dans l'industrie. Les besoins du Victory program firent travailler massivement des groupes sociaux jusqu'à présent largement exclus des circuits de production: femmes, Noirs, Indiens, Mexicains...

L’annonce

Le Victory program a été annoncé lors d’un discours du président des Etats-Unis, Franklin Delano Roosevelt, le 6 Janvier 1942, soit près d‘un mois après l‘entrée en guerre des Etats-Unis. Le Victory program est un programme d’économie de guerre (pratiques économiques exceptionnelles mises en œuvre lors de certaines périodes historiques de fortes agitations) qui permet à l’économie américaine de devenir «l’arsenal des démocraties» durant la Seconde Guerre Mondiale en produisant des quantités croissantes de matériel de guerre pour l‘armée américaine et les armées alliées. Roosevelt confia à son secrétaire à la guerre, Henry Stimson le soin de le concrétiser.

 

La réussite du Victory program

 

Ce programme est un succès : il permet par exemple de fabriquer 47.000 avions dès 1942 et 95.000 en 1944. En trois ans, les Etats Unis fabriqueront 275 000 avions, 6 340 000 véhicules légers, 90 000 chars et 65 millions de tonnes de navires. Ce succès passe par la préfabrication (de nombreuses pièces sont pré-assemblées avant le montage général) et la standardisation (les pièces sont identiques pour plusieurs modèles de char). L'élaboration de ce plan, qui doit permettre aux Alliés de l'emporter contre les forces de l'Axe, remonte en réalité à l'été 1941, alors que les Etats Unis ne sont engagés dans la guerre que moralement et économiquement. Cela permet de gagner du temps: les Américains gagnent par exemple 30 jours sur la construction des cargos transporteurs de matériel (les liberty ships:cargos qui servent à l'acheminement du matériel). Ces bateaux sont construits en 12 jours.

 

Marjorie

 

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31 décembre 2011 6 31 /12 /décembre /2011 16:10

Dans le cadre du Plan Hommage, les corps des deux légionnaires du 2e REG tués à Jangali jeudi dernier, sont en cours de rapatriement en France. Celles et ceux qui voudraient rendre un dernier hommage à nos deux héros, l'Adjudant-chef Mohammed EL-GHARRAFI et le Sergent Damien ZINGARELLI, pourront le faire lundi 2 janvier 2012, sur le Pont Alexandre III où le convoi funèbre passera entre 11.00 et 11.30. Comme cela est maintenant de coutume, les personnes pourront déployer un drapeau français mais le silence s'imposera. Au même titre que les précédents - et ceux qui malheureusement surviendront encore -, cet hommage national et citoyen ne peut souffrir d'une quelconque tentative de récupération.

 

Les Héros appartiennent à la Nation toute entière.

 

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