9 mars 2009 1 09 /03 /mars /2009 19:52
    Participant à cet effort global destiné à sensibiliser nos contemporains aux enjeux de la Défense, la Maison du Combattant et du Citoyen organise une conférence dont le sujet sera:

LA DÉFENSE DE LA FRANCE AUJOURD’HUI

La conférence aura lieu le samedi 21 mars 2009 à la Maison de quartier du Soleil de Combs-la-Ville

Afghanistan, janvier 2009 (source photographique: Theatrum Belli)

    Mettant en perspective l’actualité et ses interactions sur notre politique de Défense, le Général AUZANNEAU nous expliquera les orientations dessinées par le Livre blanc. Elles conditionnent, pour les années à venir, notre doctrine de Défense, et impliquera des conséquences quant au format et aux moyens de nos forces armées.

    En la personne de son Président, Serge AUZANNEAU, la MCC ne pouvait trouver un conférencier aussi patenté sur la question. Général de brigade 2e section – c’est-à-dire hors service actif -, Serge AUZANNEAU est un Saint Cyrien de la 140e promotion “Ceux de Diên Biên Phû” (1953-1955). Il est de cette génération d’officiers qui s’est forgée dans la Guerre d’Algérie, et qui en vécut la déchirure à l’image de la société française de l’époque.

    Officier d’artillerie, il poursuivit une brillante carrière durant la Guerre froide, commandant le 57e Régiment d’Artillerie de Bitche (Moselle). Grand voyageur, connaisseur de nombreux pays, le Général AUZANNEAU consacre une retraite dynamique à l’étude et l’approfondissement des questions de défense.

    Ce fut un privilège pour le lycée Galilée de pouvoir travailler durant des années avec un homme d’aussi grande expérience. Enseignants,  élèves, parents d’élèves et citoyens de Combs-la-Ville – mais aussi d’ailleurs – sont invités à venir assister à cette conférence.

Pièce d'artillerie CAESAR (Camion Équipé d'un Système d'Artillerie)
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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 11:42
DÉFENSE ET ÉDUCATION

   
    Le mercredi 8 avril 2009 se tiendra à l’Université de Paris-Dauphine un forum dont l’objet sera : « S’engager pour des valeurs et les transmettre. » Ce forum sera organisé par les ministères de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, de la Défense et par le Secrétariat d’État à la Défense et aux Anciens combattants.

    Quelle est aujourd'hui la place de la réserve dans l'organisation de défense ? Quel rôle peuvent jouer les enseignants dans la politique de mémoire ? Quelles valeurs fondent aujourd'hui notre vivre ensemble, comment les transmettre aux jeunes ? Ces questions constitueront la trame de cette journée de réflexion adressée en priorité aux réservistes de la communauté éducative (mais non exclusivement). Elle préparera la Journée nationale du Réserviste du 8 mai 2009.

    Les évolutions économiques contemporaines, leurs conséquences sociales et culturelles, la nature des menaces extérieures comme intérieures, l’ensemble étant décliné sous le signe de la mondialisation, nous obligent à réfléchir avec acuité sur les enjeux essentiels de notre cohésion nationale. Une réflexion sur les valeurs de Nation et de Citoyenneté non pas fermée, mais qui doit demeurer plus que jamais ouverte afin de les VIVIFIER dans un environnement européen et mondial.

    Notre sécurité repose sur la capacité de NOTRE SOCIÉTÉ à comprendre le bien fondé à soutenir intellectuellement, moralement, économiquement, si ce n’est physiquement, une DÉFENSE NATIONALE et EUROPÉENNE. Il ne sert à rien de deviser sur un quelconque droit international – qui permettrait la pacification du monde - s’il n’existe une épée pour le faire respecter.

    Les Armées ne peuvent, cependant à elles seules, ni incarner, ni faire comprendre cette tâche désormais GLOBALE qu’est la défense du pays. Le sens du forum à venir, comme celui de la prochaine Journée du Réserviste, est de diffuser ce nécessaire esprit de défense au sein de la société. Les enseignants, ici, sont en ligne juste derrière les familles.

    Pendant trop longtemps, l’Éducation nationale s’est définie en dehors de cette problématique, affichant une conception éducative qu’elle voulait fondamentalement opposé au modèle éducatif militaire. Elle oubliait ainsi l’histoire de ses origines, se réfugiant derrière une "Éducation civique" dont le discours normatif était inadapté à la réalité vécue des élèves, allant jusqu'à se fourvoyer sur des chemins idéologiques lui faisant confondre l’intérêt supérieur du pays avec celui de partis politiques.

    Aujourd’hui, les temps changent et avec eux les regards. Il n’y a plus de honte à s’intéresser aux choses de la Défense au sein de l’École, et les demandes politique comme sociale sont fortes. Reste seulement à trouver en plus grand nombre celles et ceux qui sauront expliquer et faire vivre cet esprit de Défense. Il n’est pas rare de rencontrer aujourd’hui des professeurs réservistes (1).

    Pour avoir servi, lui-même, comme officier au sein de la Réserve opérationnelle de l’Armée de Terre, l’auteur de ce blog invite ses collègues enseignants des collèges et du lycée de Combs-la-Ville à venir s’inscrire au forum du 8 avril prochain (2). À l’occasion des portes ouvertes du lycée Galilée – le samedi 28 mars 2009 -, l’Enseignant Défense du lycée Galilée tiendra un point d’information avec la Maison du Combattant et du Citoyen et le CIRAT de Melun.


Stage d'Élève Officier de Réserve au IVe Bataillon de l'École Spéciale Militaire de Saint Cyr Coëtquidan. Promotion "Opération Castor", juillet 2005

(1) Les élèves peuvent également servir dans la Réserve opérationnelle à partir de 18 ans.
(2) Inscriptions - dmpa-sdace-bap@sga.defense.gouv.fr
Préciser les nom, prénom, adresse postale, et profession exercée. Si le demandeur est réserviste indiquer armée d'appartenance (Terre, Air, Mer).
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8 mars 2009 7 08 /03 /mars /2009 10:04
LA LOGISTIQUE NAVALE: UNE FAIBLESSE FRANCAISE

Le porte-avions à propulsion nucléaire Charles-de-Gaulle en 2000

    Une flotte de combat n’évolue jamais seule, qui plus est une flotte de combat moderne ayant la prétention de développer une capacité aéronavale comme c’est le cas de la Marine nationale. Derrière chaque bâtiment de guerre, quel qu’il soit, se trouve des flux de carburants, de munitions, de pièces de rechange et de matériels divers. Se trouve aussi toute une administration à la mer comme à terre en charge de la gestion de ce matériel et du personnel. C’est cet ensemble d’activités très éparses, très variées, toujours fluides et dynamiques que l’on appelle la LOGISTIQUE.

    Certes, dans les Armées de Terre et de l’Air la logistique est également bien présente, surtout à l’ère de la numérisation. Cependant, ce qui fonde l’existence de toute marine c’est la mer, dont aucun véhicule ne peut s’affranchir des caractères géographiques ni physiques. Un bateau est avant un flotteur se trouvant en permanence à la mer. Cette caractéristique le distingue des véhicules terrestre et aérien qui ne nécessitent pas la même disponibilité.

    Partant de cette spécificité, un bâtiment – plus particulièrement militaire - est, dès son origine, un objet situé au cœur de flux logistiques. En permanence à la mer, il doit être endurant et capable de s’auto-réparer, capable également d’offrir à son équipage les services qui permettent une vie possible sur une certaine durée. Inutile de dire ce que la propulsion nucléaire - à ne pas confondre avec les capacités de frappe nucléaire de certains bâtiments – a pu apporter à la durée de navigation et au confort des équipages. Tributaire d’une logistique complexe en soi, un bâtiment de guerre est aussi investit de fonctions logistiques directes ou indirectes permanentes. En effet, soit il transporte du matériel et des troupes, soit par ses fonctions de combat, il permet que ce transport – ou celui de marchandises - se réalise.


Le BAP Jules Verne A 620 à Toulon le 5 octobre 2001 (source photographique: Jean-Michel Roche, www.netmarine.net)

    L’existence d’une flotte logistique ou Train d’Escadre est, donc, ce qui autorise le déploiement d’une véritable marine océanique encore aujourd’hui. Si l’avion permet le transport rapide à l’échelle mondiale de certaines pièces détachées, voire de personnel, rien ne peut remplacer de nos jours l’existence d’une flotte de soutien et de points d’appui pour assurer la logistique correcte d’une Task Force éloignée de sa métropole. Cette flotte de soutien, composée de navires ateliers, de pétroliers ravitailleurs, de navires magasins, de navires hôpitaux, constitue l’allonge de la Flotte de combat.

    Malheureusement l’actualité vient illustrer cette faiblesse de la flotte logistique française, historiquement négligée et sacrifiée au détriment des bâtiments de combat. Non qu’il faille confondre la fin et les moyens, mais Américains et Britanniques ont su par le présent comme par le passé nous montrer à quel point une Marine ne pouvait prétendre à la domination des mers – ou à la dissuasion de nos jours - sans le développement d’une deuxième marine de guerre que ce soit le Military Sealift Command ou la Royal Fleet Auxiliary.

    Alors que notre pays témoigne de sa volonté de se doter d’une capacité aéronavale coûteuse, faisant du porte-avions Charles-de-Gaulle un véritable outil de « diplomatie navale », voilà que la faiblesse des crédits budgétaires oblige à désarmer deux grands navires du soutien logistique : le BAP Jules Verne et le BSM Loire (1). Certes, ces bâtiments sont vieux : la Loire ayant été admise au service actif en 1967 et le Jules Verne en 1976. Il faut savoir que la durée de vie moyenne d’un navire est d’une trentaine d’années.


Le BSM Loire A 615 à Brest le 20 janvier 2003 (source photographique: Yannick Le Bris, www.netmarine.net)

    Cependant, ces deux bâtiments de soutien sont retirés au moment où leurs remplaçants connaissent de sensibles retards dans leur mise en chantier. Ainsi, les quatre bâtiments logistiques prévus n’entreront en service qu’en 2014/2015. En d’autres termes, la logistique opérationnelle de la Royale connaît un « trou », ce qui affaibli ses capacités au moment où la guerre en Afghanistan et la lutte contre la piraterie s’intensifient, où le rythme des OPEX ne faiblit pas.

    À cette situation, ajoutons que pour assurer une véritable dissuasion – dans un monde plus que jamais dangereux -, la présence PERMANENTE d’un groupe aéronaval à la mer est indispensable, ce qui signifie l'existence d’au moins un deuxième porte-avions. Si moderne soit-il, le porte-avions Charles-de-Gaulle ne suffira pas, à lui seul, à donner à la France les moyens de ses ambitions. Ajouté à la faiblesse structurelle de notre flotte logistique, cela rend encore plus illisible et incohérent notre effort naval.

(1) Bâtiment Atelier Polyvalent et Bâtiment de Soutien Mobile.

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12 février 2009 4 12 /02 /février /2009 10:57
Le Général Petraeus en réunion de travail à Paris (source photographique: Ministère de la Défense nationale)

    Actualité chargée sur le front de la contre-insurrection avec le passage du Général David H. PETRAEUS à Paris lundi 9 et mardi 10 février. Celui-ci a été reçu par le Ministre de la Défense, Hervé Morin, à l’Hôtel de Brienne dès son arrivée. Au menu des discussions figuraient la stratégie des États-Unis en Afghanistan, et la coopération UE-États-Unis en matière de lutte contre la piraterie. Officiellement, le général américain n’était pas venu pour négocier l’envoi de renforts français en Afghanistan, mais officiellement seulement…

    Commandant le CENTCOM, c’est-à-dire le grand commandement régional américain en charge du Moyen-Orient et de l’Asie centrale, le Général PETRAEUS a commandé les forces de la coalition en Irak de l’hiver 2007 à l’été 2008. Théoricien et praticien de la doctrine de contre-insurrection américaine ou COIN (1) – largement inspiré de la réflexion du Français David Galula -, PETRAEUS a mené avec succès la contre-offensive du “Surge” voulue par George W. Bush, et qui a abouti à la pacification actuelle de la plus grande partie de l’Irak. Rappelons que cette pacification a permis aux élections régionales irakiennes de se tenir la semaine dernière, contribuant à l’ancrage démocratique de l’Irak.


Le Général Petraeus en réunion de travail à Paris (source photographique: Ministère de la Défense nationale)

    Pour PETRAEUS, la stratégie face au terrorisme doit être globale en dosant subtilement l’action politique et l’action militaire, la première devant l’emporter sur la seconde. La meilleure stratégie est donc celle de l’anaconda qui étouffe lentement sa victime, ici les insurrections irakienne et afghane dont il faut tarir les resources, désorganiser le système logistique, éliminer les chefs, tout en dissociant les insurgés extrémistes de ceux à qui l’on peut encore tendre la main; surtout de gagner le coeur des populations. Dans cette perspective le Général PETRAEUS a également rencontré, au cours de sa visite parisienne, le Chef d’État-major des Armées (CEMA) Jean-Louis GEORGELIN avec qui il a eu deux réunions de travail.

Le Général Petraeus en réunion de travail à Paris (source photographique: Ministère de la Défense nationale)

    Et comme pour rappeler l’urgence de la nécessaire convergence des stratégies afin de remporter la victoire en Afghanistan - et de manière générale face aux conflits asymétriques auquel l’Occident est de nos jours plus que jamais confronté -, nous venons d’apprendre la mort d’un de nos officiers en Afghanistan. Hier, mercredi 11, un convoi franco-afghan est tombé dans une nouvelle embuscade à proximité du village de Deh-e-Manakah (2). Constitué d’éléments du 4ème bataillon d’appui de la 1ère brigade du 201ème corps de l’Armée Nationale Afghane (ANA) accompagnés de leur OMLT française, le convoi a été stoppé par un IED qui a tué le Capitaine Patrice SONZOGNI du 35e Régiment d’Artillerie Parachutiste (35e RAP) ainsi que son interprète afghan. Le Brigadier-chef Trevor RODRIGUES du 35e RAP a également été grièvement blessé. Pris sous le feu des Talibans juste après l’explosion de l’IED, le convoi a pu être dégagé grâce à l’intervention de deux avions A10 Warthog et d’un hélicoptère d’attaque AH 64 Apache américains.

    Le Brigadier-chef a été évacué par un hélicoptère médicalisé américain sur la base de Bagram. Toujours est-il que la mort de ce Capitaine porte à 26 le nombre de nos soldats tombés en Afghanistan. La France est donc plus que jamais engagée dans une guerre qu’elle ne veut pas encore nommer comme telle, et si les pertes américaines, britanniques et canadiennes sont bien plus élevées que les nôtres, notre pays doit d’ores et déjà s’habituer à ce que le nombre de ses soldats blessés et tués augmente lui aussi sensiblement. Cela n’aura de sens que si ces morts seront acceptés par notre société comme des morts utiles et malheureusement nécessaires pour prix de la stabilisation de l’Afghanistan, de notre sécurité face au terrorisme, de la sécurité internationale avec la stabilisation aussi du Pakistan.

    Plus que jamais soutenons nos soldats et leurs alliés. Nos pensées iront aujourd'hui à la famille du Capitaine SONZOGNI et du Brigadier-chef RODRIGUES, mais aussi à celles de leur interprète et des soldats afghans tombés ce jour-là.




(1) Acronyme pour Counter Insurgency dont le Général PETRAEUS a fait rédiger le field manual 3-24 en décembre 2006 peu de temps avant son envoi en Irak.
(2) Village situé sur la route entre Kaboul et Gardez dans la RC-East.
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10 février 2009 2 10 /02 /février /2009 18:02
AYMERIC CHAUPRADE

    Venant illustrer le propos de mon précédent article voilà qu'éclate l'affaire CHAUPRADE suite à la sortie d'un livre, et telle que nous la rapporte Jean-Dominique MERCHET.

CHAUPRADE Aymeric, Chronique du choc des civilisations, Éditions Chronique, 2009, 239 p.

    L'auteur est notamment professeur de Géopolitique à l'École militaire. Connu pour ses nombreux écrits, il m'arrive de citer fréquement dans mes cours son dictionnaire de Géopolitique réalisé en collaboration avec François THUAL (1). Je précise que ce dictionnaire reste un grand classique et n'est pas remis en question, les élèves pouvant continuer de l'utiliser.

    En revanche, le dernier livre d'Aymeric CHAUPRADE pose problème dans la mesure où il alimente directement les thèses conspirationnistes en déchargeant l'islamisme radical dans les attentats du 11 septembre 2001. L'affaire est suffisamment prise au sérieux pour que le Ministre de la Défense, Hervé Morin, relève M. CHAUPRADE de ses fonctions d'enseignement dans les milieux de la Défense.

(1) CHAUPRADE Aymeric et THUAL François, Dictionnaire de Géopolitique. États, concepts, auteurs, Paris, Ellipses, 1999, 636 p.
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5 février 2009 4 05 /02 /février /2009 11:16
LES ECUEILS DE LA PENSÉE


    Lutter contre le négationnisme est un défi majeur, et très vraisemblablement l’un des plus difficiles à relever, pour les enseignants d’Histoire de collèges et de lycées. Le négationnisme est à distinguer du révisionnisme, terme avec lequel il est souvent confondu. Mis à part des acceptions spécifiques à resituer dans le contexte d’écoles historiques précises, le révisionnisme reste une attitude tout à fait normale et reçue en Histoire dans la mesure où la science historique est elle-même interprétation, et qu’aucun récit historique n’est définitif.

    Le négationnisme, lui, procède d’une toute autre démarche qui n’a rien de scientifique quand bien même chercherait-elle à vouloir s’en donner une apparence. Le négationnisme répond avant tout à une démarche IDÉOLOGIQUE très souvent rencontrée aux extrêmes politiques – gauche comme droite – et, qui par une instrumentalisation perverse de l’Histoire, tente de NIER UN FAIT, de lui dénier toute réalité historique.

    La volonté de nier la destruction des communautés juives d’Europe à partir de 1941 par les nazis, a été et continue d’être l’exemple le plus représentatif du négationnisme dans lequel donnent, par antisémitisme ou antisionnisme - ou les deux confondus -, aussi bien des voix d’extrême droite que d’extrême gauche. Il ne faut  pas oublier pour autant les autres victimes du négationnisme à savoir les Arméniens, les Rwandais...

    Cependant à côté du négationnisme, nous trouvons une autre démarche: le CONSPIRATIONNISME ou la tentation de voir et de fabriquer des complots partout dans le monde et dans l’Histoire. Comme le négationnisme, le conspirationnisme manipule l’Histoire et les faits, et déforme la réalité à des fins idéologiques. Encore une fois, nous ne pourrons nous empêcher de revenir vers les exemples totalitaires du XXe siècle qu’ils soient nazis ou communistes.


New-York le 11 septembre 2001
    Plus proche de nous, les conspirationnistes s’en sont pris à la réalité des attentats du World Trade Center, non qu’ils remettent en cause les faits en eux-mêmes – attaques qui ont bien eu lieu selon eux -, mais leurs origines. Ainsi, les attentats qui ont frappés les États-Unis le 11 septembre 2001 ne seraient pas le fait d’Al Qaida – une invention commode de l’administration Bush -, mais un véritable complot de l’extrême droite américaine. Tout y est: manoeuvres militaires, explosifs cachés dans les tours, personnes juives prévenues juste avant les explosions afin qu’elles puissent se mettre en sûreté, montages vidéos, enquête révélant l’impact d’un missile et non d’un avion… Thierry Meyssan, conspirationniste notoire et fondateur du Réseau Voltaire, est resté la figure de proue de cette thèse.

    Parce que les attentats du 11 septembre 2001 demeurent les événements déclencheurs de la guerre mondiale contre l’hyperterrorisme – et plus particulièrement de l’actuel conflit en Afghanistan -, une mise au point s’imposait d’autant plus qu’il n’est pas rare que des élèves de Terminales me posent la question de la vraisemblance de ces attaques.


    J’invite donc les élèves à venir consulter sur le site d’information indépendant “Rue89” un dossier réalisé par des étudiants de deuxième année du Centre de Formation des Journalistes (CFJ). Ces derniers, encadrés par Pascal Riché (un ancien journaliste de Libération), ont fait un travail d’enquête intitulé: “Le vrai et tous les faux complots du 11 septembre”. Le mérite d’une telle enquête - étayée par des documents techniques, des vidéos et des archives - est de montrer toute la difficulté à expliquer la VÉRITÉ face à des propos simplistes et pervers.
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18 janvier 2009 7 18 /01 /janvier /2009 10:21
LES MUNITIONS DIME

Carte de la bande de Gaza et de ses agglomérations. Nous sommes au Sud-Ouest d'Israël et l'échelle kilométrique indique bien l'exiguïté du territoire palestinien. Les densités humaines y sont particulièrement élevées et Gaza en est la ville principale. C'est à partir de ce territoire que le Hamas bombarde depuis huit ans les villes israéliennes du Sud du pays au mépris total de la trêve

Plusieurs élèves m’ayant récemment posé des questions sur les “nouvelles armes” que l’armée israélienne emploie dans la bande de Gaza, consécutivement à l’opération “Plomb durci” (1), je poste cette petite fiche explicative sur la question de ces armes, et plus particulièrement celle des munitions DIME.

Les faits commencent à être révélés dans la presse française le lundi 12 janvier dernier. Le journal Le Monde publie ainsi un article (2) dans lequel sont mises en avant les observations de deux médecins de l’ONG norvégienne NORWAC: les docteurs Mads GILBERT et Erik FOSSE. Ces observations portent sur des blessures d’un type inhabituel à savoir de nombreuses amputations de membres sans que les corps des victimes soient criblés d’éclats métalliques, comme cela serait le cas avec l’utilisation de munitions classiques.

Les docteurs Erik Fosse et Mads Gilbert de l'ONG NORWAC

La guerre est et restera toujours la pire activité des hommes. Cependant, l’affaire que soulève les deux médecins de NORWAC – connus pour leur engagement pro-palestinien – est révélatrice de ce que l’on appelle aujourd’hui une guerre asymétrique, c’est-à-dire un conflit dans lequel les médias sont plus que jamais LE champ de bataille; un champ de bataille aussi stratégique que la bande de Gaza en elle-même. Car il est question de “nouvelles armes” dont les effets sont d’autant plus terrifiants qu’elles frappent “aveuglément” des populations “civiles vulnérables”. La déferlante de photographies sanguinolantes sur laquelle vient se greffer une logorrhée aussi émotionnelle qu’elle n’explique rien, ajoute à la confusion des esprits et rend les événements particulièrement illisibles.

Plus que l'utilisation médiatique et émotionnelle à outrance des thèmes de l'enfance et des populations martyres, ce qui est important est d'expliquer avant tout la nature du conflit en cours. Une explication sans laquelle le déchaînement de violence paroxistique qu'est une guerre n'aurait aucun sens. Inversement, la privation de sens ne peut exposer qu'à des conflits futurs

Utilisées depuis 2006 par Tsahal (3), les munitions DIME - pour Dense Inert Metal Explosive - sont encore peu connues du grand public. Engagée depuis des années dans un conflit où l’ennemi - Hamas ou Hezbollah - n’hésite pas à utiliser stratégiquement, tactiquement et médiatiquement les populations, les hôpitaux et les villes, l'armée israélienne - comme toutes les armées occidentales - a été amenée à développer des armes de haute précision ou, du moins, des armes limitant les “dégâts collatéraux”. Les munitions DIME entrent dans cette dernière catégorie. Par dégâts collatéraux, il faut comprendre des pertes humaines (civiles le plus souvent) et matérielles engendrées lors de la frappe de l’objectif mais n’en faisant pas partie. Ces pertes collatérales sont désastreuses médiatiquement, et très mal acceptées par nos opinions publiques. Elles sont de nature à faire basculer celles-ci dans une critique et une contestation unilatérale d’un conflit.

Les munitions DIME, tirées à partir de drones, d’avions ou d’hélicoptères, sont conçues pour limiter les pertes collatérales dans un environnement – la bande de Gaza – réputé être l’une des plus fortes densités humaines au monde. La munition, guidée avec précision par GPS, ne produit quasiment pas d’éclats à l’impact (4). En revanche, sa charge, très puissante, est constituée de particules de métaux lourds (tungstène, cobalt, nickel, fer), c’est-à-dire de micro-éclats de très faible masse mais d’une grande énergie cinétique.

Hélicoptère israélien AH 64 Apache tirant un missile au-dessus de la bande de Gaza (janvier 2009)

En clair, une munition DIME est conçue pour frapper très précisément un objectif – une position de mortier cachée dans la cour d’une maison ou des snipers embusqués sur un toit par exemple -, en occasionnant un effet mortel maximum mais dans un très faible rayon d’action. Au-delà de 10 m, les effets de la bombe ou du missile seront nuls. En revanche, en-deçà des 10 m les effets seront particulièrement meurtriers: toute matière vivante sera polytraumatisée (mutilations, hémorragies internes, brûlures…) avec des effets secondaires terribles (développement de cancers du fait de la présence de métaux lourds dans les organismes). On ne reviendra donc pas sur l’horreur provoquée par l’utilisation de telle ou telle arme, une question technique finalement secondaire. Une arme reste faite pour tuer, et comme je l’écrivais plus haut: la guerre est et restera toujours la pire activité des hommes. Cependant, il est de notre devoir d’instruire et d’éduquer les futurs citoyens. Cela passera toujours par une explication équilibrée des faits à savoir qu’il n’est pas possible de comprendre ce qu’est une munition DIME sans se poser la question de savoir ce qu’est une guerre où l’un des camps utilise systématiquement sa population comme bouclier humain.

Civils israéliens tentant de se protéger de tir de roquettes du Hamas sur la ville de Nahariya en janvier 2009. C'est pour protéger sa population des tirs incessants du Hamas, qu'Israël a déclenché l'opération "Plomb durci"

(1) D’aucuns traduisent le nom de l’opération par “Plomb fondu” également.
(2) SHIHAB (Sophie), “Deux médecins norvégiens présents à Gaza affirment avoir vu des victimes d’un nouveau type d’armes, les DIME”, in Le Monde du lundi 12 janvier 2009.
(3) Mot hébreu désignant l’armée israélienne.
(4) Le corps de la munition est en fibre de carbone, et se désintègre entièrement lors de l’explosion.

Sources: Lire l’article (en anglais) “Dense Inert Metal Explosive (DIME)” sur http://www.globalsecurity.org. MERCHET (Jean-Dominique), “DIME: de quoi s’agit-il?”, in Secret Défense du jeudi 15 janvier 2009. SHIHAB (Sophie), “Deux médecins norvégiens présents à Gaza affirment avoir vu des victimes d’un nouveau type d’armes, les DIME”, in Le Monde du lundi 12 janvier 2009.
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2 janvier 2009 5 02 /01 /janvier /2009 08:40
MEILLEURS VOEUX ET TRÈS BONNE ANNÉE 2009
L'équipe du site "Défense et Démocratie" souhaite une excellente année 2009 aux directions, aux enseignants et aux personnels administratifs de la communauté scolaire de Combs-la-Ville.

Elle présente également ses voeux - ceux de la réussite notamment - à tous les élèves des collèges et des lycées, avec une pensée particulière pour ceux qui passeront le Brevet et le Baccalauréat cette année.

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24 décembre 2008 3 24 /12 /décembre /2008 16:57
À NOS SOLDATS, MARINS ET PILOTES
Et plus particulièrement à ceux qui seront loin de leur famille en cette nuit de Noël
La communauté scolaire de Combs-la-Ville leur souhaite
UN TRÈS JOYEUX NOËL 2008

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23 décembre 2008 2 23 /12 /décembre /2008 06:41
SNIPERS DANS SARAJEVO (1993-1994)

6 avril 1992 dans le centre de Sarajevo, un soldat bosniaque tente de protéger la foule d'un sniper serbe. Il devait être abattu quelques secondes plus tard

    Avec la fin de la Guerre froide, l’Armée française découvre de nouvelles missions face auxquelles beaucoup reste encore à définir en termes de pratique, de savoir faire, voire de doctrine. Jeune Lieutenant dans l’Infanterie de Marine, Michel GOYA, alors fraîchement sorti de l’EMIA de Coëtquidan, reçoit le commandement d’une section qui part rapidement pour les Balkans à feu et à sang depuis 1991.

    Cette mission à Sarajevo sous le casque bleu, de juillet 1993 à janvier 1994, devait inaugurer une longue série d’opérations extérieures (OPEX) pour cet officier, aujourd’hui Lieutenant-Colonel. Michel GOYA écrit déjà à cette époque. Il réfléchit et consigne sur un journal son expérience qu’il voudrait utile à l’Armée par la suite. Son récent passage de trois années à la DREX n’est finalement pas un hasard, et c’est à la suite de telles expériences qu’il fut aussi amené à s’interroger sur la peur au combat. En bref, les réflexions de Michel GOYA nous font comprendre à quel point la guerre est devenue, de nos jours et plus que jamais, une affaire d’intelligence et de mémoire en permanence renouvelées dans un environnement de brutalité et de mort.

    Le témoignage que ce chef de section nous livre, traduit tout cela : l’omniprésence du danger dès l’arrivée à Sarajevo, la menace insidieuse des « snipers » dont le faible nombre contraste avec des troupes bien plus nombreuses qu’ils mobilisent en permanence, la terreur qu’ils font planer sur les populations, l’environnement urbain qui les favorise et dont le jeune Lieutenant pressent qu’il est désormais le nouveau champ de bataille post Guerre froide. Il se retrouve en charge du dispositif anti-sniping de son unité, et toute l’initiative dont il bénéficie n’a d’égal que le vide tactique de l’Armée française face à cette guérilla d’un type nouveau pour elle.

    Le site Relais Défense du Lycée Galilée, ainsi que la Maison du Combattant et du Citoyen de Combs-la-Ville, remercient chaleureusement le Lieutenant-Colonel Michel Goya pour sa participation à l’Éducation de nos jeunes à travers son récit : « Une expérience de lutte contre les snipers à Sarajevo (1993-1994) ».

   
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